Face à l’importance croissante prise par les délits dans les exploitations, la FDSEA 62 (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) et la gendarmerie ont décidé d’unir leurs forces. Le plan VigiAgri aura pour but de constituer un réseau d’agriculteurs « vigilants ». Dans des exploitations de plus en plus ouvertes, et donc plus vulnérables, la tentation est grande pour les délinquants. Surtout au moment de démarrer les moissons, une période sensible. Il ne s’agit pas ici de sortir les fourches et d’aller chasser soi-même les voyous.

« Chacun son métier, les exploitants ne sont pas un service d’ordre », comme le rappelle le colonel de gendarmerie Jérôme Bisognin. Mais ils ont tout de même un rôle de prévention à jouer. En ouvrant l’œil pour être attentif aux événements inhabituels autour de soi et en se protégeant mieux contre d’éventuels actes de délinquance. « Les choses se savent vite en milieu rural, nous sommes de bons observateurs. En communiquant avec la gendarmerie, nous pouvons aider à mieux contrer la délinquance », déclare Christian Durlin, président de la FDSEA 62.

Une quarantaine de référents

Le système en est encore à sa mise en place, mais une quarantaine d’exploitants volontaires ont déjà été nommés référents. Christian Durlin espère qu’à terme il y aura, « plus de 1 000 agriculteurs vigilants dans le Pas-de-Calais ». Leur présence sera signalée de panneaux autour de leur exploitation, manière également de tenter de dissuader ceux qui viendraient fouiner de trop près…

La communication est d’ailleurs également un motif avoué de cette démarche, la gendarmerie et la FDSEA espérant ainsi « faire connaître le réseau » et éviter des passages à l’acte en affichant leur détermination.