Sur les neuf suspects placés en garde à vue après le vaste coup de filet de mardi à Castelsarrasin, quatre personnes ont été déférées hier devant le parquet de Montauban et cinq devraient suivre aujourd’hui.

Les gendarmes ont réussi leur vaste coup de filet, mardi matin, à Castelsarrasin, en interpellant une dizaine de personnes dans le cadre d’une importante affaire de travail dissimulé et de blanchiment de fraude fiscale (lire notre édition d’hier). Les deux derniers suspects se sont rendus hier matin à la gendarmerie. Au total, neuf personnes ont été placées en garde à vue dans cette opération menée sur commission rogatoire des juges Florence Bru et Anne Kinoo. Quatre premiers suspects ont été déférés hier après-midi devant l e parquet de Montauban, avec à la clef une réquisition de contrôle judiciaire. Ils n’ont pas été écroués.

Mais les principales cibles de toute cette affaire, à savoir les cinq autres personnes interpellées, devraient être présentées aujourd’hui au palais de justice de Montauban.

Une véritable organisation a été démantelée

Tous les suspects sont membres ou proches d’une grande famille appartenant à la communauté des gens du voyage, sédentarisée depuis longtemps dans la ville sous-préfecture de Tarn-et-Garonne. Leur activité : la brocante et les antiquités à un haut niveau. L’organisation démantelée était très bien rodée et aurait généré au fil des années d’importantes sommes d’argent. Au-delà des maisons cossues que ces cols blancs, délinquants présumés, habitaient à Castelsarrasin, de leurs belles voitures…, l’affaire de travail dissimulé et le blanchiment de fraude fiscale porteraient sur des centaines de milliers d’euros.

Dans le cadre de leurs perquisitions et de leurs investigations, les enquêteurs ont d’ailleurs effectué de nombreuses saisies et ont gelé les comptes de plusieurs personnes liées à l’affaire.

Le chiffre : 5

Personnes> Toujours en garde à vue. Elles étaient les principales cibles de l’affaire et seront déférées, certainement aujourd’hui, devant le parquet de Montauban.

«Une organisation parfaitement rodée qui a permis d’amasser beaucoup d’argent en quelques années».

Une source proche du dossier

Tout a commencé grâce à Tracfin

Près de trois ans d’enquête ont abouti au vaste coup de filet lancé hier matin à Casrelsarrasin. Selon nos informations, tout aurait démarré à la suite d’un signalement de Tracfin, l’organisme du ministère des Finances chargé de lutter contre les circuits financiers clandestins. Les enquêteurs ont ensuite agi sur commission rogatoire des juges Florence Bru et Anne Kinoo.

Ce dossier de blanchiment a été pris en main par la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse et le GIR de Toulouse (Groupe d’intervention régional, pluridisciplinaire et spécialisé dans la lutte contre l’économie souterraine).

En ce qui concerne l’intervention proprement dite, mardi, à Castelsarrasin, elle aura duré toute la matinée dans quatre villas situées dans le visionnage de l’usine Alcoa et du chemin de la Valette.

Pas moins de 160 hommes ont été mobilisés pour cette mener à bien cette vaste opération. Un effectif qui comprenait le PSIG de Golfech au complet, les deux pelotons des PSIG de Castelsarrasin et de Montauban, les enquêteurs de Castelsarrasin, de la SR de Toulouse, du GIR de Toulouse et une bonne partie d’un escadron mobile de la gendarmerie.