Condamné pour un énième excès de vitesse
Publié le 20/03/2021 à 06:26 | Mis à jour le 20/03/2021 à 06:26
Tribunal correctionnel de Blois
Le 3 juillet 2019, à 8 h 35, un automobiliste a été contrôlé à 157 km/h (149 km/h avec la pondération) sur une route de Lassay-sur-Croisne limitée à 80 km/h. Alertés, les gendarmes postés en contrebas ont entrepris de l’intercepter. L’un d’entre eux s’est placé sur la chaussée et a effectué les gestes réglementaires, signalant à l’automobiliste de s’arrêter. Mais plutôt que de ralentir, celui-ci s’est déporté sur la voie de gauche. Le véhicule étant encore à 150 mètres, le gendarme a fait de même, mais il n’a pu que constater que la voiture ne décélérait pas, se voyant contraint de se réfugier sur le bas-côté pour ne pas être percuté.
Identifié grâce à la plaque d’immatriculation de son véhicule, le contrevenant a ensuite été interpellé et placé en garde à vue. Il a reconnu l’excès de vitesse et le refus d’obtempérer, discutant par contre le fait d’avoir mis le gendarme en danger.
Des pannes de réveil fréquentes
Sur les raisons de son comportement, il a expliqué qu’il avait peur d’arriver en retard à son travail, étant chargé d’ouvrir au public l’agence bancaire dans laquelle il officie. Or, l’étude de son dossier a révélé qu’il avait déjà été verbalisé cinq fois pour des infractions routières, et que son casier judiciaire comportait une condamnation à six mois de suspension de permis et une amende de 300 € pour un énième excès de vitesse. Son excuse, était-il précisé, était toujours la même : il était en retard pour se rendre à son travail.
À la barre du tribunal mercredi 10 mars, le prévenu de 29 ans soutient qu’il n’a vu le militaire qu’au dernier moment et qu’il s’est déporté pour l’éviter. Le président du tribunal, Christophe Gérot, doute de cette version qui ne concorde pas avec les faits. « Si le gendarme ne s’était pas écarté, vous l’auriez percuté, tout cela parce que vous étiez en retard, s’agace-t-il. Le seul moyen que vous avez trouvé pour arriver à l’heure est d’être dangereux sur la route. »
Contrit, l’homme explique qu’il a changé ses habitudes. « J’ai organisé ma vie pour que cela n’arrive plus, déclare-t-il. J’ai réglé mes problèmes de réveil. »
La représentante du ministère public, Béatrice Pavie, pour qui « le refus d’obtempérer est aggravé par le fait qu’il a exposé le gendarme à un risque très fort », requiert une peine de trois mois d’emprisonnement avec sursis, une suspension du permis de conduire de six mois et 400 € d’amende.
Le tribunal l’a écoutée.