Cinq ans après les attentats de Trèbes et de Carcassonne, un procès prévu pour début 2024
Les faits
Le 23 mars 2018, les attentats de Trèbes et Carcassonne avaient fait quatre morts, dont le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame. Si l’auteur des faits a été tué lors d’un assaut du GIGN, le procès de sept personnes de son entourage est programmé pour le début de l’année prochaine.
- Esther Serrajordia,
- le 23/03/2023 à 13:01
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Il y a cinq ans, les attentats de Trèbes et de Carcassonne faisaient quatre morts, dont le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame. Tout a commencé au matin du 23 mars 2018, lorsque Radouane Lakdim, un jeune délinquant de droit commun fiché en raison de sa radicalisation, a volé une voiture à Carcassonne. Armé, il a tué le passager de 61 ans et blessé le conducteur de 26 ans.
Il a ensuite tiré sur un groupe de CRS à proximité de leur caserne, blessant l’un d’eux, avant de rejoindre un supermarché à Trèbes. Se présentant comme un « soldat » du groupe État islamique (Daech), il a alors tué un boucher et un client.
Arrivé sur les lieux, le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame s’est substitué à une hôtesse de caisse prise en otage. Il a tenté d’obtenir la reddition de l’assaillant, avant d’être assassiné. L’auteur des attaques a été tué lors de l’assaut du GIGN dans le supermarché.
Association de malfaiteurs terroriste criminelle
L’enquête a été bouclée en mars 2022, quatre ans après les attaques. La revendication de Daech a été jugée « opportuniste » par la justice : les investigations n’ont pas établi que Radouane Lakdim avait eu des contacts avec l’organisation avant de passer à l’acte.
Un procès se tiendra du 22 janvier au 23 février 2024, durant lequel sept personnes de l’entourage de l’auteur des attaques seront jugées devant la cour d’assises spéciale de Paris. Ces sept accusés, une femme et six hommes âgés de 23 à 34 ans, vivaient pour la plupart dans la cité Ozanam à Carcassonne, celle où habitait aussi l’auteur des attaques, délinquant de droit commun radicalisé, âgé de 25 ans. Aucun ne comparaîtra pour complicité.
Cinq d’entre eux, soupçonnés d’avoir apporté leur aide à Radouane Lakdim en connaissant sa radicalisation, ont été renvoyés pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Deux hommes seront quant à eux jugés pour des délits connexes, l’un pour « détention d’armes », l’autre pour « non-dénonciation de crime ».
Parmi les principaux accusés figurent la petite amie, Marine Pequignot, 22 ans, et le plus proche ami de l’assaillant, lui aussi délinquant de droit commun connu pour sa radicalisation islamiste, Samir Manaa, 27 ans.
Qualifications criminelles
Marine Pequignot, une convertie « totalement imprégnée de l’idéologie djihadiste » selon l’ordonnance de mise en accusation, avait justifié lors de sa garde à vue les attaques de Radouane Lakdim, qu’elle fréquentait depuis plusieurs années, avant de nuancer plus tard ses propos.
Samir Manaa, délinquant de droit commun, faisait du sport et du trafic de stupéfiants avec Radouane Lakdim. Quinze jours avant les faits, il l’avait accompagné pour acheter le poignard qui sera utilisé pour tuer Arnaud Beltrame.
Trois autres hommes, Sofiane Boudebbouza, 24 ans, Reda El Yaakoubi, 32 ans, et Ahmed Arfaoui, 27 ans, sont renvoyés pour des qualifications criminelles alors que le parquet national antiterroriste n’avait retenu à leur encontre que des délits.