Journée des droits des femmes
Cher : la gendarmerie se féminise aussi
Publié le 08/03/2021 à 08h30
De plus en plus qualifiées, et gradées, les femmes gendarmes assurent depuis des années des missions de terrain, d’analyse de renseignements, de recherches…
Au sein des effectifs de la gendarmerie nationale, les femmes, longtemps, ont été confinées dans les bureaux à des tâches administratives, loin du terrain. Mais ça, c’était avant.
À l’occasion de cette Journée internationale des droits des femmes, le groupement départemental de gendarmerie du Cher a souhaité mettre à l’honneur plusieurs dames de ses rangs.
Une femme dirige la COB de Dun
Ainsi, Anne-Laurence Brissaud est major, mais commande surtout la communauté de brigades (COB) de gendarmerie de Dun-sur-Auron. La maréchale des logis-chef Valérie George est analyste en recherche criminelle. Elle exerce à la brigade départementale de renseignements et d’investigations judiciaires du groupement.
Maréchale des logis-chef également, Isabella Goralski est opératrice au quart opérationnel du centre d’opérations et de renseignements de la gendarmerie. C’est le Corg, où aboutissent et sont traités les appels d’urgence et d’où sont lancés les secours.
Maréchales des logis l’une et l’autre, Victoria Blaisel et Élodie Chapron sont respectivement secrétaire et adjointe au service de l’administration du personnel du groupement départemental de gendarmerie du Cher.
22 % des gendarmes sont des femmes
Toutes symbolisent la progression des femmes dans les métiers de la gendarmerie, dont elles constituent aujourd’hui 22 % des effectifs. C’est là l’un des taux les plus élevés parmi toutes les forces de sécurité.
Cette tendance, née d’une politique de recrutements volontariste, s’observe depuis une vingtaine d’années au sein de la gendarmerie nationale. On y compte ainsi de plus en plus d’officiers supérieures. Des femmes ont, par exemple, intégré des unités de sécurité routière patrouillant à moto, ou encore de tireurs d’élite, spécialités longtemps exclusivement masculines.
De plus en plus de femmes commandent des unités territoriales de gendarmerie. C’est d’autant plus remarquable que la première femme sous-officier de gendarmerie n’a été nommée qu’en 1983.
La tendance a encore profité d’une « accélération politique d’égalité des parcours » ces dernières années. En 2014, il a ainsi été mis en place un plan d’action « Égalité » qui a débouché, dès 2016, sur l’ouverture de la gendarmerie mobile aux sous-officiers féminins.
Logiquement donc, en 2020, on dénombrait plus de 20.000 femmes sous statut militaire. Parmi elles, 625 femmes officiers, dont 230 officiers supérieurs. Remarquable aussi est désormais la présence des femmes à tous les échelons de commandement. Quatre commandent des groupements départementaux de gendarmerie, 56 des compagnies, 369 des unités territoriales dont 23 des unités de recherches.
Elles sont désormais une vingtaine à la tête d’unités de gendarmerie mobile, et six commandent un peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (un Psig). Enfin, tout en haut de la pyramide de commandement, quatre femmes à ce jour sont générales de gendarmerie.
Emmanuel Letreulle