Charente-Maritime : la gendarmerie crée une maison départementale de lutte contre les violences intrafamiliales
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Par David Briand – d.briand@sudouest.fr
Publié le 08/03/2021
Mis à jour le 09/03/2021
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Il s’agit de l’aboutissement d’un travail mené depuis près de trois ans par le groupement départemental de la gendarmerie. Cinq gendarmes sont affectés à cette unité située à Tonnay-Charente, aux portes de Rochefort
Plus d’une quinzaine d’années après avoir quitté Tonnay-Charente (où la sécurité publique est depuis assurée par la Police nationale), les gendarmes sont de retour dans la cité située aux portes de Rochefort. Choisie pour sa centralité dans le département, l’ancienne brigade de la rue Salvador-Allende, dont les locaux appartenaient toujours à la gendarmerie, a été transformée en maison de la confiance et de la protection des familles (MCPF).
Cinq gendarmes travaillent dans cette unité à vocation départementale destinée à lutter contre les violences intrafamiliales : conjugales ou exercées sur des mineurs. Parmi les critères de sélection de ces gendarmes spécialement formés, figuraient en plus de leur qualité professionnelle, une fibre empathique nécessaire dans l’accompagnement des victimes et des personnes vulnérables.
Un point d’entrée unique
L’ouverture de ce lieu marque l’aboutissement d’outils mis en place depuis près de trois ans pour lutter contre ces violences, comme les Cellules de lutte contre les atteintes aux personnes (Clap), présentes dans chacun des cinq arrondissements, ou encore avec la présence d’intervenants sociaux de la gendarmerie, au nombre de six désormais dans le département.
À cet égard, « 70 % des personnes qui sont entrées en contact avec le Clap de La Rochelle étaient inconnues des services sociaux » assure le chef d’escadron Sébastien Letellier, l’officier ayant transposé en Charente-Maritime son expertise acquise sur ce sujet dans la Somme.
Cet outil ne manquera pas de travail
« La MPCF constitue le point d’entrée unique au groupement de gendarmerie pour les acteurs en charge de la prévention, du suivi et de l’accompagnement des victimes. Ce n’est pas un lieu où on accueille le public, où on les héberge, mais les gens doivent s’y sentir bien » indique le préfet du département, Nicolas Basselier. D’où le nom de maison préféré à celui de cellule ou d’unité.
De fait, le grand public n’est pas invité à se rendre dans ces locaux (il faut toujours composer le 17 ou se rendre dans une brigade) : ce sont les victimes ou témoins identifiés qui seront conviés sur rendez-vous. La MPCF sert aussi par ailleurs d’interface avec d’autres acteurs, issus du monde de la santé, des services sociaux ou encore des associations d’aides aux victimes.
« Cet outil ne manquera pas de travail, entre l’emprise dans la conjugalité, la loi du silence à briser et la question des preuves à déterminer » détaille le vice-procureur de la République de Saintes, Mathieu Auriol tandis que le procureur de la République de La Rochelle, Laurent Zuchowicz souligne le « travail collectif » noué à travers le partenariat entre « associations et institutionnels » pour « protéger les femmes, les enfants et prendre en compte les mis en cause ».
En 2020, 1 349 victimes de violences intrafamiliales ont été dénombrées en Charente-Maritime, un chiffre en augmentation de 30 % : elles concernent dans 57 % des cas des femmes, 33 % des mineurs et 10 % des hommes.
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