AMIENS L’évadé force le barrage mais rend l’arme du gendarme
PUBLIÉ LE 14/10/2015
Le 10 mars 2014, Nicolas Perrault est expulsé du foyer l’Îlot à Amiens, où il a fait du grabuge. Le 13 mars, il ne lui reste plus que six jours à purger sous bracelet électronique, mais il est à la rue, et sait qu’un an supplémentaire, pour vente d’héroïne, sera bientôt mis à exécution. Alors il tranche le bracelet. Il est libre, enfin. Il est en cavale, surtout.
Une cavale bien tranquille, à vrai dire : pendant dix-huit mois, cet homme de 38 ans va vivre, un peu travailler et toucher ses aides sociales à Amiens, où il s’est mis en ménage avec une amie. Il va aussi se rendre régulièrement à Athies, dans l’est de la Somme, commune dont il est originaire. « La vérité, c’est qu’on cherche très peu les évadés, témoigne Me Stéphane Daquo. On se dit qu’un jour, on tombera dessus… »
C’est à Athies que les gendarmes, appelés pour tout autre chose, tombent sur lui et un copain, à bord d’une Polo, le 19 septembre dernier. Perrault, alors, prend peur. Il recule dans un poteau, embraye, évite le gendarme sur sa droite mais percute le militaire, qu’il n’a pas vu, sur sa gauche. Ce dernier, dans un mouvement réflexe, cogne dans la vitre et laisse échapper dans l’habitacle son arme de service.
« Le pistolet, je l’ai vu une demi-heure plus tard sur l’autoroute », reconnaît hier, à la barre, le prévenu. Son attitude est alors exemplaire : il dépose l’arme, soigneusement enveloppée dans un plastique, derrière la barrière d’une brigade puis appelle police secours pour qu’elle soit vite mise à l’abri.
Les gendarmes ont noté les caractéristiques de la Polo. Ils la retrouveront sur le parking d’un hôtel Balladin, où Perrault a choisi de passer une dernière nuit avec son amie. Au pied du lit, un sac est prêt avec ses affaires pour retourner en prison. Il a été condamné, mercredi à huit mois de prison ferme.