À Tilloy-les-Mofflaines, vingt-deux habitants garderont l’œil ouvert pour alerter les gendarmes
Après Noyelles-sous-Bellonne et Marquion, Tilloy-les-Mofflaines devient la vingt-quatrième commune du Pas-de-Calais à intégrer le dispositif dit « voisins vigilants ». Depuis plusieurs années, le département est confronté à une hausse très importante du nombre de cambriolages. En 2013, on constate déjà 16,5 % de vols avec effraction en plus. Tilloy-les-Mofflaines n’y échappe pas. En 2011, on recensait 20 atteintes aux biens. En 2012, c’était 34. En 2013, c’est déjà 26 (dont sept cambriolages, soit six habitations principales et une entreprise). Il faut dire que Tilloy-les-Mofflaines est une commune de fort passage, avec la proximité de l’A1 et de la zone industrielle.
C’est pour améliorer la réactivité des services de gendarmerie que le protocole de participation citoyenne a été signé entre la commune et la gendarmerie jeudi. Concrètement, vingt-deux habitants sont devenus référents après une formation « express » par la gendarmerie. Ils devront alerter les gendarmes par mail, SMS ou par téléphone, en cas d’allées et venues étranges, de présence inhabituelle dans certains quartiers ou si des voitures suspectes sont repérées. 
Des panneaux ornés d’un œil, symbole de la vigilance, vont prochainement fleurir aux entrées de la commune, et dans quatre quartiers. « Vous devenez une force de dissuasion de la délinquance », se réjouit Jacques Lefebvre, maire de Tilloy.
« On m’a demandé de rejoindre le dispositif, comme j’arrivais en retraite, j’ai accepté, témoigne cette Tilloysienne. J’ai plus de facilité à pouvoir être vigilante dans mon quartier car je suis maintenant plus souvent chez moi. Cela me tient à cœur. Quand mes voisins partent, on surveillait déjà leur maison. C’est un peu un prolongement. »
Pour autant, le protocole pose certaines questions. Ne court-on pas le risque que des référents se transforment en voisins « délateurs » ? Pas du tout, répond ce référent : « En formation, on nous a dit ce qu’on pouvait faire, comme donner l’immatriculation d’un véhicule suspect. Et ce qu’on ne peut pas faire. Il n’est pas question d’interpeller nous-mêmes les gens ». « Ce n’est pas parce que le barbecue du voisin fume qu’ils vont appeler » tempère Patrick Evrard, conseiller 
délégué à la sécurité et initiateur de la démarche. Le colonel Bisognin balaie aussi ces doutes : « Ils ne sont pas la gendarmerie bis, on leur demande des signalements, il faut s’y tenir. Ils incarnent aussi une certaine idée de l’état de droit, de solidarité. La sécurité est l’affaire de tous. Je préfère que la gendarmerie ait trop d’appels que pas assez ».
Le dispositif entrera en vigueur dans les jours qui viennent.
Écourt-Saint-Quentin en novembre, avant Wancourt et Neuville-Saint-Vaast
Bientôt d’autres communes dans l’Arrageois. Vingt-quatre communes ont signé le protocole de participation citoyenne dans le Pas-de-Calais. Dans l’Arrageois, un quartier de Noyelles-sous-Bellonne et la commune de Marquion sont concernés. Le 15 novembre, c’est Écourt-Saint-Quentin qui doit signer. Les discussions ont aussi bien avancé avec les communes de Wancourt et Neuville-Saint-Vaast.
Est-ce-efficace ? S’il est trop tôt pour évaluer le dispositif, l’exemple de Marquion permet d’apporter des éléments de réponse. Le nombre de cambriolages y a ainsi baissé ces derniers mois. Plusieurs cambriolages en flagrant délit, notamment dans une entreprise de Baralle, ont été élucidés grâce aux référents.
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