Duras (47) : il brûle la voiture d’un gendarme, va en prison
Il a été condamné à quatre mois de prison ferme ainsi que six avec sursis et mise à l’épreuve.
Le week-end du 11 août dernier « quelque chose a vrillé dans sa tête », plaide Me Laurence De Behr, l’avocate de ce prévenu de 37 ans, habitant de Duras. « À tel point que l’expert psychiatre a retenu une altération du discernement. » Alors qu’il est à la gendarmerie pour signaler la disparition imaginaire de la fille de son ancienne compagne, les enquêteurs lisent dans sa messagerie, où il est écrit en mauvais français, « je brûle la voiture ». « Je voulais dire qu’une voiture brûlait », avance à la barre le prévenu, d’origine polonaise et assisté d’un interprète.
Un vieux contentieux
De fait, l’incendie de cette voiture, entre 1 h 30 et 2 heures du matin dans la nuit de samedi à dimanche, dans une rue tranquille de Duras, n’a rien d’accidentel. Mais lui n’y est pour rien, assure-t-il à la barre, malgré des témoignages qui situent l’homme à proximité des lieux en pleine nuit, ou bien sortant de chez lui avec une cartouche de gaz, dans la soirée. Malgré aussi le vieux contentieux que le prévenu a avec le propriétaire de la voiture : un gendarme, qui l’avait contrôlé, en 2009, pour une conduite en état d’ivresse, à la suite de laquelle son permis a été suspendu. Et son travail de maçon perdu.
« Trop de coïncidences »
Tout cela fait « trop de coïncidences » pour Roselyne Clérisse, représentant le ministère public. Ce même week-end, le lendemain soit le dimanche en fin d’après-midi, il a mobilisé pendant vingt heures un conséquent dispositif de recherche, pour la fille de son ancienne compagne, persuadé qu’elle avait disparu. Avant de se rappeler qu’il ne devait pas la voir ce jour-là. La fillette de 6 ans a été « retrouvée » le lundi, au centre de loisirs où elle devait être, sous la responsabilité de ceux qui en avaient la garde.
À la peine de huit à dix mois de prison ferme qu’a requis le ministère public, le tribunal a substitué une peine mixte. Le prévenu a été condamné à dix mois de prison, dont quatre ferme. Il a déjà fait deux mois et quinze jours, en détention provisoire. Pendant les six autres mois, assortis d’une mise à l’épreuve, il devra se faire soigner psychologiquement, faire des démarches pour trouver un travail et commencer à indemniser la victime.
Source: Publié le 03/11/2012Duras · justice · Faits divers · Agen