Trop rebelle : un an ferme
Le différend familial a mal tourné, mardi 10 septembre, pour l’ancien garagiste souvignyssois.
Au point que, vers 21 heures, sa compagne a appelé les gendarmes. Ils trouvent de la vaisselle cassée et une bouteille de whisky entamée sur la table. L’homme fait semblant de se calmer pour échapper à leur vigilance et s’enfuir au volant de la voiture de sa compagne. Il ne va pas loin : il termine dans le fossé après avoir perdu le contrôle du véhicule. Route de Saint-Menoux, il résiste à un adjudant-chef et à un gendarme.
Le prélèvement sanguin effectué à l’hôpital a révélé un taux de 2,29 grammes d’alcool par litre de sang. Placé en cellule de dégrisement à la brigade de Souvigny, l’homme, âgé de 48 ans, s’en prend à l’adjudant-chef quand il veut lui enlever sa chaîne, conformément aux consignes de sécurité.
Poursuivi pour récidive de conduite d’un véhicule sous l’empire d’un état alcoolique, conduite sans permis en récidive, violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique en récidive, le prévenu comparaît dans le box des détenus : il purge une peine de 7 mois pour d’autres faits. Il a déjà 15 mentions à son casier judiciaire, pour outrages, conduite en état alcoolique, violences par concubin, falsification de chèques, notamment.
Sans avocat, il déclare : « La chaîne, il me l’aurait demandée gentiment, je n’aurais pas fait de difficultés… Quand j’ai vu qu’on ne me respectait pas, je ne les ai pas respectés… J’ai reçu des coups de matraque sur les jambes, mais ça, on s’en fout ». Le président René Scognamiglio réplique : « On n’est pas dans le monde de Walt Disney ». Il relève : « Vous n’avez pas le casier judiciaire de quelqu’un de très calme ». « J’ai un problème d’alcool et de nerfs, je me soigne. En détention, je prends mon traitement », répond le quadragénaire.
« Ses médicaments, c’est vodka-coca et whisky-café »
« Il réécrit l’histoire à la barre. Ses médicaments, c’est vodka-coca puis whisky-café. Son attitude particulièrement agressive transpire aujourd’hui », s’insurge M e Lardans, partie civile pour l’adjudant-chef. Quelques instants auparavant, celui-ci avait expliqué : « Il était très violent, il était impossible de le calmer, on a été obligés de lui mettre les menottes ». L’avocat moulinois demande 1.800 euros de pretium doloris (dommage pour souffrances physiques et morales). L’autre gendarme se présente à la barre pour se constituer partie civile et demander 600 euros au titre du préjudice moral.
« C’était une triste soirée… Le bâton de sécurité a été utilisé pour maîtriser le prévenu », note la procureure Dina Dubois, tout en regrettant qu’il continue à se montrer vindicatif. Elle requiert la peine plancher d’un an avec mandat de dépôt, ainsi qu’une interdiction de conduire tout véhicule terrestre à moteur pendant deux ans.
Le tribunal a condamné Juan Teixeira à un an ferme avec mandat de dépôt, à une interdiction de conduire tout véhicule pendant deux ans. Il accorde aux parties civiles des sommes respectives de 1.500 euros au titre du pretium corporel et 300 euros pour préjudice moral.
Pascal Larcher
pascal.larcher@centrefrance.com