DÉMÉNAGEMENT DANS TROIS ANS
La mairie de Dumbéa a acheté le terrain sur lequel sera construite la future gendarmerie. Les choses s’accélèrentmais le processus sera long. Cette nouvelle caserne n’est pas attendue avant la fin de l’année 2016.
L’actuelle gendarmerie date des années 1990. Un agrandissement avait été envisagé en 2008, puis rapidement abandonné.
La délinquance se déplace, donc la gendarmerie aussi. C’est l’argument principal développé par la mairie et par la compagnie de Nouméa et des îles Loyauté de la gendarmerie nationale concernant ce déménagement de la brigade de Dumbéa. Au début de son mandat, le maire Georges Naturel avait la volonté « d’agrandir la brigade actuelle et de la rénover ». Un projet qui n’a pu se mettre en place. C’est donc la solution d’une nouvelle caserne qui a été actée. Pour le lieutenant-colonel Philippe Fin, « c’est surtout l’évolution de la population qui nous pousse à déménager. La délinquance s’est déplacée et il est donc normal que l’on change le centre de gravité de la gendarmerie. On ne va pas attendre d’être dépassés par l’augmentation de la population ». Actuellement un peu plus de 3 000 personnes vivent à Dumbéa-sur-Mer. Elles seront 22 000 à l’horizon 2028. « Du coup le nombre de faits de délinquance devrait aller croissant », poursuit le gradé. Cette nouvelle caserne se situera avenue des Départs à Apogoti, juste à côté de la future maison de quartier. Les habitants de Dumbéa-sur-Mer sont mitigés quant à cette arrivée. « Si ça peut permettre d’en calmer certains, c’est une bonne chose », lâche un habitant de Takutéa. Il y a un mois jour pour jour, six départs de feux avaient été déclenchés en vingt-quatre heures dans le quartier. Pour un autre, beaucoup moins optimiste, ça ne changera pas grand-chose. « Si les gendarmes sont très présents ici, les délinquants iront plus à Koutio ou à Auteuil ».
Crédits. Ceci dit, leur avis a encore le temps d’évoluer. La caserne ne verra pas le jour avant fin 2016 d’après les différents acteurs du dossier. Le compromis de vente du terrain vient juste d’être signé par la mairie de Dumbéa. Il coûtera 180 millions de francs. Pour le payer, la province Sud a octroyé une subvention de 100 millions de francs à la commune qui, une fois l’infrastructure en place, la louera à la gendarmerie. Cependant, des crédits émanant de l’Etat et plus particulièrement du ministère de l’Intérieur doivent encore être débloqués. « On est dans une phase de validation de l’échelon central et ça peut être long », explique le lieutenant-colonel Fin. Le maire de Dumbéa espère que cette validation interviendra en début d’année prochaine.
Effectif. Cette caserne devrait être une des plus importantes de Nouvelle-Calédonie. Les 18 gendarmes de la brigade de Dumbéa y seront installés – leur effectif devrait d’ailleurs augmenter très rapidement indique Georges Naturel. Les six gendarmes mobiles détachés à Dumbéa et basés à la caserne de Normandie devraient être du déménagement. La gendarmerie aimerait également y déplacer sa brigade motorisée aujourd’hui installée au Receiving. Qu’adviendra-t-il de l’actuelle caserne située à Auteuil ? Rien n’est arrêté pour l’instant. Mais ce que ne cesse de répéter Georges Naturel, c’est qu’il veut que les forces de l’ordre soient présentes sur « l’ensemble de la commune ». Du côté de la gendarmerie, la possibilité d’une brigade principale à Dumbéa-sur-Mer et d’une secondaire dans les locaux actuels fait son chemin. Mais sur ce dossier, c’est la mairie qui aura le dernier mot.