La capitaine Gilles Lafond, qui commande la compagnie de Pithiviers depuis le 1 er août dernier, a participé à sa première Sainte-Genevivèe dans le Pithiverais, samedi. Dans la superbe salle culturelle de Sermaises, il a livré des statistiques – qui devraient surprendre plus d’un lecteur – concernant la répartition moyenne du temps de travail d’un gendarme de la compagnie.

Le volume horaire journalier atteint 8 h 45, contre 8 h 34 en moyenne dans le pays. Une différence qui n’étonne pas dans la mesure où il est connu que l’activité des forces de l’ordre est « soutenue » dans l’arrondissement. C’est le volet judiciaire – travail sur le terrain, au bureau, les « transfèrements et les extractions » qui est le plus chronophage. Un gendarme passe en moyenne 40 % de son temps sur cet aspect.

Des interpellations suite à plusieurs braquages

Le procureur de la République Franck Rastoul, qui, comme chaque année, a assisté à la cérémonie, a salué le travail procédural des gendarmes. « Il faut aussi ajouter à cette proportion toute la partie prévention, qui demande beaucoup de temps », a-t-il souligné, avant d’ajouter : « Ce travail d’enquête est payant. » Trois exemples peuvent être cités cette année : l’interpellation d’une femme dans l’affaire du nourrisson retrouvé mort le long d’une route à Estouy, d’un homme de 20 ans suspecté du braquage de la bijouterie Clouzeau en centre-ville de Pithiviers et de deux jeunes la semaine passée après le vol à main armée effectuée au Mc Donald’s de Pithiviers.

L’activité nocturne est estimée à 13 % du temps de travail d’un gendarme. Quant à la police de la route, elle n’occupe que 7,5 % de ce temps. « Nos concitoyens pensent que c’est davantage », reconnaît le capitaine Lafond. Les chiffres démontrent que le ressentiment est trompeur.

La compagnie de Pithiviers est toujours marquée par un turnover conséquent. Sur 115 militaires, répartis dans les cantons de Pithiviers, Malesherbes, Outarville, Neuville-aux-bois, Beaune-la-Rolande et Puiseaux, près d’un quart des effectifs a évolué en un an. « Vingt-huit personnels sont partis et vingt-sept sont arrivés. Même si, à l’arrivée, les chiffres sont pratiquement les mêmes, cela nous a contraints à réorganiser le pôle de commandement. Il faut également du temps pour parfaire la connaissance des territoires et des populations, mais je suis optimiste. Il y a beaucoup de travail, mais des gens motivés. »

Si aucune statistique n’a été livrée concernant les chiffres de la délinquance, le capitaine Lafond a toutefois donné des tendances. « Tout est au vert depuis le début de l’année, à l’exception des violences crapuleuses ou intrafamiliales. Ces dernières ont fortement augmenté, principalement en raison d’une médiatisation plus importante de ce genre de faits et une volonté accrue de porter plainte », conclut l’officier.

Stéphane Boutet
stephane.boutet@centrefrance.com

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