Erquinghem-le-Sec : la commune se lance dans le dispositif des Voisins vigilants
Une convention de « participation citoyenne » a été signée mercredi à la gendarmerie d’Hallennes-lez-Haubourdin. Les maires de Quesnoy-sur-Deûle et de Bois-Grenier ont confirmé leur adhésion aux Voisins vigilants, depuis 2010. Et ont initié un nouvel adepte à ce dispositif sécuritaire, Éric Pauron, l’édile d’Erquinghem-le-Sec.
Mettre en place ce dispositif sécuritaire, qui séduit de plus en plus de maires, « ne coûte rien », indique malicieusement Philippe Barret, premier magistrat santois. Ce dernier, qui avait adhéré parmi les premiers en 2010, devrait signer la convention actualisée plus tard, mais il était là en tant que spectateur actif. Impossible pour le moment de connaître l’impact de cette vigilance, selon la gendarmerie, mais les communes n’y voient que des avantages. À Santes, la police municipale reçoit « 20 ou 30 fois plus d’appels ». À Bois-Grenier, où les voisins vigilants sont 10, un cambriolage a même été arrêté.
De quoi convaincre Éric Pauron, maire d’Erquinghem-le-Sec, dont la commune rejoint les vigilants du Nord, qui devraient être une quarantaine à signer avant le 1er décembre. Ses administrés sont déjà quarante à s’être portés volontaires, soit, insiste-t-il fièrement, « 10% des foyers ». « Les cambriolages, une dizaine par an, sont en augmentation en 2012. Chaque fois, c’est un traumatisme. La question que l’on me pose, c’est : Que faites-vous pour notre sécurité ? »
« Pas la panacée »
Les adhérents vétérans ne sont pourtant pas dithyrambiques quant à l’efficacité du dispositif. « Ce n’est pas la panacée, il ne faut pas se raconter d’histoires. J’ai mis aussi de la vidéosurveillance, c’est pareil, commente Roger Lefebvre, maire de Quesnoy-sur-Deûle. C’est un outil complémentaire. » Et d’ajouter : « Ce n’est que l’officialisation d’une pratique qui existe déjà dans nos communes. »
Alors, pourquoi ce tintouin autour de la « participation citoyenne » ? En 2010, alors que cette idée venue des pays anglo-saxons n’était qu’un balbutiant concept pour les maires français, « l’ancien commandant de gendarmerie nous a expliqué tout cela, se souvient l’édile de Bois-Grenier, Michel Delepaul. On a fait une réunion publique, il y avait une quasi unanimité dans la salle en faveur des voisins vigilants. Alors on y est allés, on a mis les panneaux. »
Depuis ce stade expérimental, les panneaux n’ont « pas fait l’objet de destruction, de pillage, ni de marquage », se félicite le commandant Domont, chef des gendarmes de la métropole. Et les Voisins vigilants ont subi un toilettage politiquement correct, pour devenir « participation citoyenne ». « Le terme est un peu moins agressif », estime le commandant Domont. « Être voisin vigilant, c’est aussi être voisin attentif », édulcore Marc-Étienne Pinauldt, sous-préfet de l’arrondissement de Lille. Michel Delepaul proclame : « Il n’y a pas de Rambos à Bois-Grenier ! » La nouvelle convention prévoit d’ailleurs un encadrement de l’État plus important, afin d’éviter toute dérive. En tout cas, en cette période de campagne pour les municipales, Éric Pauron pense aussi à la vidéosurveillance, sur les bâtiments communaux dans un premier temps.
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