Montauban. Prison avec sursis pour les agresseurs des gendarmes
L’affaire a suscité une légitime émotion depuis lundi matin à Montpezat-de-Quercy et plus loin au sein de toutes les unités de la gendarmerie départementale. Dans le paisible canton de Montpezat et plus encore dans la cité médiévale la population est abasourdie, et était à mille lieues d’imaginer que ceux qui sont là pour assurer la quiétude et le respect de la loi puissent se faire molester de la sorte. Hier donc vers 14 heures le trio placé en garde à vue depuis lundi matin arrivait au palais de justice. Lilian et Dylan deux jeunes garçons d’une vingtaine d’années aux cheveux très courts, en survêtement, suivi de la mère de Dylan âgée,elle,de 40 ans. Le président Birgy a lu les faits qu’aucun des trois n’a contestés. Les deux garçons concédant : «On était énervé, on a agressé les gendarmes, on avait bu». Des propos qui ne passent pas comme des excuses. Le tout partant d’une histoire de SMS envoyé par un tiers à la petite amie de Lilian. Et dans le cadre de la beuverie le duo décidait d’aller «défoncer le mec qui envoie des textos». Las, lui ne répond pas, les deux compères chahutent, s’en prennent à sa voiture avant que la patrouille n’arrive à les localiser. Tout repart avec des coups portés contre le véhicule des gendarmes et ensuite des échanges de coups avec les militaires.
Cigarette écrasée sous l’œil
Arrive alors une seconde patrouille, la mère descend de l’appartement avec un couteau à la main : «Est-ce que tu veux un couteau pour te défendre demande-t-elle à son fils ?». Lequel lors de l’interrogatoire en gendarmerie lundi précisait : «Ma mère s’est embrouillée avec les gendarmes, elle a mis une droite à l’un d’eux et en a reçu une autre avant de lui écraser une cigarette pas tout à fait éteinte en dessous de l’œil». Au fil de l’interrogatoire on apprend aussi qu’elle a eu des mots grossiers, a même attrapé un gendarme par les testicules. Au final le dégrisement passé par là on entend :«Je suis une mère qui a beaucoup souffert» Et les deux jeunes de dire «on regrette les outrages.»
L’un précisant même «j’ai bu parce que je devais boire» (sic). En parties civiles, pour les quatre gendarmes blessés, Maître Jean-Louis Pujols faisait remarquer «Les militaires ont été pris dans un piège. Ils ne sont pas payés pour qu’on leur crache dessus, les frappe comme l’ont fait ces deux énergumènes d’emblée. Ne respectant ni l’ordre, ni la loi.»La procureur de la République elle soulignait le sang -froid des gendarmes, victimes d’outrages, de violences et de dégradations. Elle demandait des peines différentes selon les casiers judiciaires des deux garçons (la mère n’en ayant pas). Huit mois dont quatre avec sursis pour Lilian le plus virulent, quatre mois assortis du sursis pour Dylan et enfin quatre mois dont deux avec sursis pour la mère. Les deux avocates du trio: Maîtres Angèle Férès et Alexandrine Perez soulignant certes les «faits désagréables» mais demandant de la clémence. Au retour de la suspension de l’audience le président Birgy donnait lecture du verdict qui se soldait par des condamnations assorties du sursis. Ainsi Lilian et Dylan sont condamnés à 6 mois de prison avec un sursis mise à l’épreuve sur deux ans. La mère écopant de quatre mois avec sursis de même durée . Ils devront payer à chacun des quatre gendarmes 400 € et solidairement au titre de l’article 475-1 une somme de 800 €. Dans la salle d’audience, les quatre gendarmes agressées dont les deux femmes portant minerve écoutent la lecture du verdict, les yeux embués, mais en silence. Ce qui veut tout dire .Mais qui surtout n’enlèvera jamais de leur mémoire les instants violents qu’ils subirent en faisant honneur à leur métier et leur uniforme.
Source : www.ladepeche.fr/article
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