Les gendarmes des transports aériens sont chargés des enquêtes judiciaires sur les crashs
Une brigade de gendarmerie des transports aériens est installée à Aulnat depuis 1960. Neuf militaires la composent aujourd’hui.
Ces gendarmes-là ont un plaisir particulier en travaillant : de leurs bureaux, ils ont sous leurs yeux les avions et les pistes de l’aéroport Clermont-Aulnat. Pas de quoi émouvoir le quidam. Mais pour les militaires de la brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA), cela compte beaucoup. Car ils ont le virus de l’aviation.
Les neuf membres de l’unité se sont portés volontaires pour intégrer cette équipe spécialisée. Tous ont passé avec succès la formation théorique du brevet de pilote privé. Tous ont suivi une formation au sein de l’ENAC (École nationale de l’aviation civile) à Toulouse. Et trois d’entre eux sont des pilotes.
« On est en permanence au contact de l’aéronautique. Et on a tous les versants de cette passion, le côté plaisir et liberté, d’une part, mais aussi les côtés plus malheureux », explique l’adjudant-chef Jean-François D’Honneur, qui commande la brigade clermontoise.
C’est à ces gendarmes qu’incombe la responsabilité des enquêtes sur les accidents aériens, qu’ils soient mortels ou non. C’est l’une de leurs missions. Dès qu’un avion, un ULM ou un planeur tombe, où que ce soit en Auvergne, ils sont appelés. Leurs homologues des corps départementaux, qui sont généralement les premiers sur les lieux, gèlent la scène dès que les opérations de secours sont terminées.
Faire parler l’épave
La BGTA arrive dans la foulée et débute son enquête. Si tous les accidents ne sont pas mortels, ces derniers sont les plus marquants. « Nous faisons les constatations les plus pointues possible pour rechercher dans l’épave la réponse à la cause de l’accident », continue l’adjudant D’Honneur. Tout est passé au peigne fin, ratissé, observé, disséqué, analysé et consigné. Comme pour une scène classique d’accident de la route, ou pour un homicide, ils récoltent la matière première qui servira, par la suite, à leurs investigations.
Sur les lieux de l’accident, les spécialistes du BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses), dédiés à la sécurité de l’aviation civile, procèdent eux aussi à des prélèvements. Mais leurs enquêtes restent administratives et purement techniques. Celles des gendarmes sont judiciaires, avec le but de rechercher les causes et les responsabilités de l’accident.
C’est ensuite pendant des mois, voire des années, que va se poursuivre, pour les enquêteurs, un long travail d’investigations et de vérifications. Sur un avion, tout est enregistré, contrôlé et tracé. Ce fil est l’un de ceux qu’il va falloir patiemment remonter jusqu’à la source, en parallèle des recherches sur les aptitudes et les formations de l’équipage.
Depuis que l’aviation existe, des avions tombent. Et depuis que l’homme sait voler, la passion des choses de l’air demeure.
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