Jeudi, 9 h 31. Un nouveau message apparaît sur la page communautaire Facebook intitulée « Où sont les flics » : « Voiture banalisée à Châtillon-sur-Loire vers la gendarmerie. » Quelques heures plus tôt, une internaute postait une autre alerte, concernant cette fois-ci le canton de Briare : « Flics à Bonny-sur-Loire, centre-ville, camouflés wanted commando… »

Cette page Facebook, créée en juillet dernier, réunit des automobilistes du Loiret, et plus spécifiquement du Giennois et du Sullias, qui signalent aux autres conducteurs, en temps réel, les contrôles de la gendarmerie ou des polices municipales du secteur.

Ils empruntent des « itinéraires bis »

« Ça se faisait à la radio, à une époque », se souvient le capitaine Barbara Pilot, adjointe au commandant de la compagnie de gendarmerie de Gien. « Je dirais que c’est de bonne guerre et ce serait même très bien si cela dissuadait les personnes un peu « pompettes » de prendre le volant. Ce qui m’ennuie beaucoup plus, en revanche, c’est que nos dispositifs ont vocation à intercepter également les délinquants et les cambrioleurs qui, par le biais de ce type de site, peuvent connaître nos positions. »

Le capitaine Pilot estime aussi que ce type d’alerte favorise potentiellement les comportements à risque, en incitant les automobilistes à éviter les grands axes pour emprunter des « itinéraires bis », plus accidentogènes. « Il faut rappeler que les accidents les plus graves se produisent la nuit, et sont générés par plusieurs facteurs : la vitesse excessive, l’alcool, les stupéfiants… La nuit, il faut plus de temps pour signaler un accident, et s’il se déroule sur un axe secondaire, les secours seront moins rapidement sur place. L’ambition de la gendarmerie n’est pas de contrôler pour contrôler, ni d’empêcher les gens de faire la fête, mais de diminuer le nombre de morts sur les routes. Les créateurs de ces sites Internet, en croyant bien faire, font tout le contraire. »

Ces derniers temps, les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, fourmillent d’alertes en cas de contrôles de gendarmerie. Il faut dire que, depuis quelques mois, sur le territoire de la compagnie de Gien, les automobilistes ont renoué avec une certaine « peur du gendarme ».

Contrôles réguliers aux abords du vieux pont de Gien, en Berry, en centre-ville, sur les axes principaux, aux alentours des discothèques ou de manifestations festives, en soirée et notamment les week-ends : les contrôles ne sont peut-être pas plus fréquents mais volontairement plus visibles et les effectifs déployés plus fournis.

À tel point que certains internautes n’hésitent pas à parler de barrages routiers, voire de villes « encerclées par les gendarmes », comme à Sully-sur-Loire, il y a quelques semaines. « Nous, nous parlons plutôt de verrouillage d’un point de passage », explique le capitaine Pilot.

La stratégie, cependant, semble porter ses fruits. De l’avis même de certains gérants de bars, les consommateurs changent leurs habitudes, par crainte des contrôles fréquents. Boire ou conduire : pour la plupart, ils ont choisi.

Source :  www.larep.fr

#AAMFG La page Facebook flics » avertit contrôles forces de l’ordre Giennois