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Le - Victimes de jets de galets, les gendarmes défendent le mis en cause

Victimes de jets de galets, les gendarmes marquent le coup, mais défendent le mis en cause

Ecrit par Régis Labrousse

le mardi 28 janvier 2025 à 06H08

Un jeune majeur comparaissait ce vendredi devant le tribunal judiciaire de Saint-Denis pour des violences sur les gendarmes dans le quartier de Bras Fusil. L’auteur, qui a jeté des galets sur les militaires, est bien connu dans le quartier puisqu’il travaille avec une association dans le cadre de la cohésion sociale.

Mise en place depuis quelque temps, la brigade de gendarmerie implantée à Bras Fusil a pour rôle de maintenir un dialogue entre les forces de l’ordre et la population. Pour ce faire, les militaires trouvent appui auprès des associations. À ce titre, ils connaissent parfaitement bien Haikal V., 22 ans, jugé ce vendredi pour des faits de violences à leur encontre. Le jeune majeur fait partie d’une association en charge de garder le calme dans le quartier. Le 20 janvier dernier, alors qu’ils sont en patrouille, deux gendarmes et deux policiers municipaux sont pris à partie par le jeune homme. Outre les insultes, il jette dans leur direction des galets et une cannette de verre sans les toucher.

« Comme si quelqu’un avait mis quelque chose dans son verre« 

Il est interpellé, mais les militaires constatent qu’il n’est pas dans un état normal. Après avoir retrouvé ses esprits, il explique qu’il était à un barbecue dans le quartier. Il reconnait avoir bu deux ou trois rhums. Selon lui, c’est après avoir bu un coca qu’il s’est senti bizarre, « comme si quelqu’un avait mis quelque chose dans son verre« . S’il reconnait les faits qui lui sont reprochés, il avoue n’en avoir aucun souvenir. Compte tenu du contexte particulier en lien avec le quartier et malgré une seule mention à son casier, le parquet décide de le juger en comparution immédiate.

« Ce n’était pas volontaire, je n’étais pas dans mon état normal« , explique-t-il à la barre. Il ajoute : « J’étais dans mon état normal et d’un seul coup, je ne me suis plus souvenu de rien« . Pour autant, il reconnait les faits, indiquant, avant de s’excuser auprès des gendarmes présents à l’audience : « Si les témoins le disent, cela doit être vrai ».

Invités par le président à s’exprimer, les gendarmes relèvent le caractère « inexcusable des agissements du prévenu », rappelant qu’ils ne sont pas « mis en poste pour mettre en place une phase répressive dans le quartier« , et insistant sur un point précis : « On le connait depuis la création de la brigade, c’est la première fois qu’on le voit dans cet état-là« .

« On ne le connait pas en mal« 

En réparation, les militaires demandent au tribunal un euro symbolique et demandent publiquement au jeune homme une lettre d’excuse et sa participation à un séminaire de six jours en lien avec les problématiques du quartier. Ils attestent devant le président que « c’est un bon jeune », et expliquent : « On ne le connait pas en mal. Nous pensons que son comportement ce jour-là est dû à une consommation de stupéfiants« . Et de conclure : «  »Nous sommes ici pour que les jeunes du quartier comprennent qu’on ne peut pas faire n’importe quoi« .

Le parquet relève des « faits inacceptables dans la mesure où cette brigade est destinée à recréer du lien et apaiser les tensions dans le quartier de Bras Fusil« . Le procureur requiert une peine de 8 mois de prison avec sursis probatoire, estimant devoir donner « un avertissement suffisant« .

La défense « remercie les victimes de défendre le prévenu » et estime que son comportement était en lien avec une « consommation de stupéfiants à son insu« . La robe noire se dit favorable à une « mesure de cohésion » et rappelle que les faits sont « reconnus« . Le tribunal dit entendre les excuses du prévenu et prononce une peine de 6 mois de prison avec sursis probatoire. Il devra également s’acquitter d’un euro symbolique au titre du préjudice subi par les victimes.

Source : www.zinfos974.com

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