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Le - Huit mois après l’accident tragique sur l’A8, une jeune gendarme partage son témoignage

« J’ai su que j’irais jusqu’au sacrifice ultime » : huit mois après l’accident tragique sur l’A8, une jeune gendarme partage son témoignage

  • Camille
  • 03/11/2024
  • 10:00

Cloé Simon, 19 ans, revient sur l’accident qui a coûté la vie à Tony Nellec et son intervention pour sauver son collègue. Décorée pour son courage exceptionnel, elle livre un témoignage émouvant au journal Nice-Matin.

Le 3 mars dernier, alors que des trombes d’eau s’abattent sur l’A8 à La Turbie, un accident dramatique change à jamais la vie de Cloé Simon, jeune gendarme adjointe volontaire. En plein service sous des conditions météorologiques extrêmes, un conducteur perd le contrôle de son Audi et percute violemment une équipe d’intervenants déjà mobilisée pour un accident précédent. Le bilan est lourd : Tony Nellec, un patrouilleur d’Escota de 54 ans, y perd la vie, tandis que plusieurs autres personnes sont grièvement blessées.

Un acte de bravoure inoubliable

Cloé, alors âgée de 19 ans et récemment intégrée au peloton autoroutier de Saint-Isidore, fait preuve d’un courage hors du commun en portant secours à son collègue blessé, bravant le danger et la douleur pour assurer sa sécurité. Elle reçoit pour cet acte héroïque la médaille de la gendarmerie nationale avec étoile d’argent, remise par le général d’armée Christian Rodriguez, ainsi qu’une décoration pour acte de courage et de dévouement, attribuée par le préfet des Alpes-Maritimes Hugues Moutouh.

Un témoignage poignant

Aujourd’hui âgée de 20 ans, Cloé a quitté Nice pour intégrer l’école des sous-officiers de la gendarmerie de Dijon, aspirant à rejoindre une unité de recherches et à se spécialiser dans les enquêtes criminelles. Elle raconte, pour la première fois, l’impact de cette expérience marquante sur sa vision de son engagement. Pour elle, « porter l’uniforme, c’est accepter d’aller jusqu’au sacrifice ultime si cela est nécessaire. » Sa vocation profonde pour la gendarmerie trouve un écho dans cet incident, où elle a su, malgré la peur, agir avec une abnégation exemplaire.

Le déroulement tragique de l’accident

Alors que les voies rapides et médianes avaient été neutralisées par Vinci Autoroutes pour gérer un accident impliquant une Porsche, Cloé et son collègue procèdent aux premières constatations, sous une pluie battante qui réduit drastiquement la visibilité. « On ne tourne jamais le dos à la route. Sur l’autoroute, tout peut arriver à tout moment, surtout sous de telles conditions météorologiques », explique-t-elle. Mais soudain, un second choc survient : une Audi déboule sans que personne ne la voie venir et percute de plein fouet l’équipe sur place. Cloé se souvient d’avoir été projetée et d’avoir glissé sur vingt mètres, dans ce qu’elle décrit comme « un trou noir », où elle ne ressent plus que la douleur et l’adrénaline.

« Nous avons tous été projetés. Le dépanneur était au sol de l’autre côté de la glissière. Il hurlait de douleur. Le second patrouilleur était inanimé. Mon camarade avait été projeté sur la voie lente de la chaussée sud. Des voitures arrivaient… C’était irréaliste. »

« Sauver son frère d’armes, avant tout »

Dans un réflexe héroïque, elle se précipite vers son collègue blessé pour le protéger. Elle le trouve grièvement touché, mais respirant encore. « Je lui ai hurlé de rester avec moi, mais sans le toucher pour éviter d’aggraver ses blessures », se rappelle-t-elle, consciente des risques de polytraumatisme. Par chance, des gendarmes mobiles étaient présents dans le bouchon créé par l’accident, et leur intervention a permis de sécuriser la zone et de prendre en charge les blessés.

« On sait que la gendarmerie, c’est jusqu’au sacrifice ultime. Je sais pourquoi je m’engage. Ce sont totalement les valeurs qui me représentent. On sait que tout peut arriver. Ce jour-là plus encore, j’ai su que j’irais jusqu’au sacrifice ultime. »

Un acte de dévouement et de résilience

Après l’accident, Cloé a tenu à assister aux obsèques de Tony Nellec. Les mots de sa famille et ceux d’Eric Ciotti ont profondément résonné en elle. « Il était toujours là, souriant malgré les conditions. C’était le gendarme de Vinci Autoroutes », confie-t-elle, visiblement émue.

Un message pour les usagers de la route

À travers cette expérience, Cloé souhaite sensibiliser les automobilistes à la prudence sur les routes. « Nous risquons notre vie pour assurer leur sécurité. Si mon témoignage peut inciter les conducteurs à ralentir et à faire preuve de vigilance, j’en serais heureuse », conclut-elle.

Source : actuforcesdelordre.fr


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