Nouvelles violences en Martinique : Des gendarmes ciblés par des tirs d’armes automatiques
- Camille
- 23/10/2024
- 21:30
La Martinique a de nouveau été secouée par une nuit de violences entre le mardi 22 et le mercredi 23 octobre 2024. Selon la préfecture, des gendarmes et des pompiers ont été pris pour cible par des tirs répétés d’armes automatiques. Ces incidents s’inscrivent dans un climat tendu lié à la mobilisation contre la vie chère sur l’île.
D’après le communiqué officiel, « plusieurs dizaines de tirs en rafale d’armes automatiques » ont visé les forces de l’ordre dans la commune de Schoelcher, à proximité de Fort-de-France. Malgré le couvre-feu instauré depuis le 10 octobre pour tenter de rétablir l’ordre, « des individus cagoulés et armés ont semé la terreur », poursuit la préfecture. Des cocktails Molotov et divers projectiles ont également été lancés sur les policiers et les gendarmes lors de cette nuit marquée par une intensification des affrontements.
Violence généralisée : incendies, braquage et barricades
Comme le relate Ouest-France, outre les attaques armées, un automobiliste a été braqué avant que son véhicule ne soit incendié. La préfecture signale aussi l’apparition de sept barricades, dont certaines enflammées, dans quatre communes, y compris Fort-de-France. Des véhicules renversés bloquent encore plusieurs axes majeurs de la ville.
Le couvre-feu, en vigueur de minuit à 5h, a été prolongé jusqu’au 28 octobre, accompagné de restrictions sur la vente et le transport de carburant ainsi que l’utilisation d’engins pyrotechniques. Malgré ces mesures, la tension persiste, alimentée par la contestation sociale.
Une mobilisation contre la vie chère qui se prolonge
À l’origine de ces troubles, un mouvement protestataire contre la hausse du coût de la vie orchestré par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC). Bien qu’un protocole d’accord ait été signé entre la préfecture, la Collectivité territoriale de Martinique et plusieurs acteurs économiques pour réduire de 20 % en moyenne les prix de certains produits alimentaires, le RPPRAC continue à rejeter cet accord, le jugeant insuffisant.
Soutien aux entreprises impactées
Face aux conséquences économiques de ces violences, la préfecture a également communiqué sur les mesures de soutien disponibles pour les entreprises locales. Les entreprises de moins de 400 salariés affectées peuvent se tourner vers le conseiller départemental aux entreprises en difficulté (CDED). Une réunion exceptionnelle du Comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises (CODEFI) est prévue ce jeudi 24 octobre pour évaluer les impacts financiers sur les sociétés touchées par cette crise.
Cette nouvelle flambée de violence en Martinique révèle un climat social extrêmement tendu et met à l’épreuve les autorités, qui peinent à ramener le calme sur l’île malgré les mesures de restriction.