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Le - Moisissures et infiltration d’eau, plusieurs logements inquiètent à la gendarmerie d’Oudon

PHOTOS – Moisissures et infiltration d’eau, plusieurs logements inquiètent à la gendarmerie d’Oudon

De Morgane Guiomard

Lundi 21 octobre 2024 à 3:00

INFO FRANCE BLEU – Certains logements de fonction de la gendarmerie d’Oudon, en Loire-Atlantique, sont vétustes. Moisissure sur les murs, infiltrations d’eau et mauvaise isolation : la mère de l’un des gendarmes témoigne, inquiète de voir sa petite-fille âgée de six mois continuer à y vivre.

Les logements de fonction des gendarmes se trouvent dans le bâtiment à gauche, accolé à la gendarmerie
Les logements de fonction des gendarmes se trouvent dans le bâtiment à gauche, accolé à la gendarmerie © Radio France – Morgane Guiomard

Vu de l’extérieur, le bâtiment accolé à la gendarmerie d’Oudon, près d’Ancenis, parait vieillissant. Mais à l’intérieur, c’est pire. Certains des logements de fonction des gendarmes sont insalubres. La moisissure noircit les murs, l’eau s’infiltre quand il pleut, l’air passe à travers les joints des fenêtres. Le bâtiment est ancien et mal isolé et il est très compliqué de chauffer les appartements. Mais les militaires sont contraints d’y vivre pour leur métier. La mère de l’un des gendarmes d’Oudon ne supporte plus la situation. Elle témoigne auprès de France Bleu Loire Océan.

Cette femme a vu, depuis des années, la situation empirer. « L’eau pénètre dans les appartements, c’est plein d’humidité, il y a des courants d’air dans les salles de bain. C’est vieux, ce n’est pas habitable pour moi ». Elle trouve cela « lamentable de laisser les gendarmes vivre dans ces conditions alors qu’ils font un métier qui n’est pas facile ». Sans oublier les factures, très élevées, parce que les chauffages sont collectifs et vieillissants. Même si les militaires ne paient pas de loyer, les charges sont très importantes. « 1.600 euros de chauffage et d’eau à l’année, sans compter la facture d’électricité ».

Si elle décide de parler aujourd’hui, c’est surtout parce que cette grand-mère s’inquiète pour sa petite-fille. Un bébé de six mois qui vit dans le logement aussi. « Parfois, il fait 17 degrés dans sa chambre ». Ce qui l’oblige à accueillir l’enfant chez elle : « Cet hiver, elle dormira à la maison parce qu’il fera trop froid dans l’appartement de fonction ». La grand-mère s’énerve : « On ne peut pas faire vivre une petite fille dans des conditions comme ça ! »

Moisissures et mauvaise isolation

Ce problème de vétusté a été signalé à la mairie d’Oudon qui est propriétaire des locaux. Mais de gros travaux de rénovation ne peuvent pas être réalisés pour plusieurs raisons selon le maire de la commune qui se défend. Alain Bourgoin est, dans un premier temps, surpris d’apprendre que des familles de gendarmes se plaignent de logements insalubres. « On a régulièrement des réunions avec les gendarmes. C’était encore le cas il y a quelques jours. Et personne ne nous en a parlé« , assure l’élu.

Alain Bourgoin n’en démord pas : selon lui, ces appartements de fonction « ne sont pas vétustes ou insalubres, seulement vieillissants ». Il rappelle que des travaux ont d’ores et déjà été réalisés au cours de l’année 2024. « On a refait toutes les cuisines ». Ce qui a coûté 65.000 euros. Il promet que les salles de bain seront refaites en 2025, même si les travaux ont pris du retard. Mais pas question d’enclencher un chantier plus important pour refaire entièrement l’isolation du bâtiment, et ce, malgré les soucis d’humidité et de froid que cela génère. « C’est compliqué de refaire l’isolation complète avec des familles à l’intérieur des appartements. Cela impliquerait des relogements ailleurs, on ne peut pas ».

Des travaux coûteux impossibles à réaliser

Le maire rappelle aussi qu’il est difficile de lancer des projets aussi coûteux dans un contexte où les collectivités doivent se serrer la ceinture, avec les économies prévues par le projet de loi de finances du Premier ministre, Michel Barnier. Surtout que la gendarmerie nationale est dans l’incapacité de payer ses loyers du dernier trimestre de l’année 2024. Ce qui représente un manque à gagner de 10.000 euros pour la mairie d’Oudon.

Alain Bourgoin reconnait tout de même que des travaux de rénovation seront un jour à réaliser, au moment du déménagement des gendarmes de sa commune vers les nouveaux locaux de la gendarmerie de Ligné. Ce qui n’arrivera pas avant plusieurs années. « Il faut compter trois ans entre le début de l’étude et la livraison de la nouvelle gendarmerie », détaille l’élu. Trois années qui paraissent insurmontables pour la mère du gendarme qui dénonce la situation. « Ce n’est pas vivable de rester ici », alerte-t-elle encore.

Contacté, le groupement de gendarmerie départemental de Loire-Atlantique dit être au courant du souci dans les logements de fonction des gendarmes d’Oudon, mais considère que la mairie fait les travaux nécessaires pour y remédier.

Source : www.francebleu.fr

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