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Le - Il avait tué la gendarme Mélanie Lemée en 2020, son procès n’a toujours pas eu lieu

Il avait tué la gendarme Mélanie Lemée en 2020, son procès n’a toujours pas eu lieu : « une attente insoutenable »

  • Camille
  • 01/10/2024
  • 20:00
Mélanie Lemée
Mélanie Lemée – Facebook Gendarmerie de Lot et Garonne

Il y a plus de quatre ans, une tragédie secouait la gendarmerie française. Mélanie Lemée, une jeune gendarme, avait été fauchée mortellement par un automobiliste qui refusait d’obtempérer lors d’un contrôle routier près d’Agen (Lot-et-Garonne).

Depuis, ses parents attendent avec désespoir la tenue d’un procès. Une situation qui ne cesse de les tourmenter, d’autant plus que le suspect, après avoir passé le délai légal de détention provisoire, a été libéré sous surveillance électronique.

Une douleur interminable pour les proches

« Quatre ans, ça nous paraît très long, anormalement long », expriment avec douleur les parents de la gendarme, qui ont témoigné le 25 septembre 2024 au micro de France 3 Normandie. Leur fille, Mélanie, alors âgée de 25 ans, a perdu la vie le 4 juillet 2020 dans l’exercice de ses fonctions, lorsqu’un automobiliste de 27 ans, sous l’emprise de stupéfiants, a refusé de s’arrêter lors d’un contrôle.

La voiture, roulant à une vitesse comprise entre 130 et 160 km/h, a percuté de plein fouet la militaire. Aucune trace de freinage n’avait été constatée sur les lieux, et le conducteur, qui conduisait malgré l’annulation de son permis, a été rapidement arrêté.

« Le procès de Mélanie n’a toujours pas eu lieu, 51 mois après. On est dans une situation assez délirante où l’auteur a été arrêté le jour même […] et 51 mois après, on en est encore là », déplorent les parents, désespérés par cette lenteur judiciaire.

Ils rappellent leur rencontre avec Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur de l’époque, qui leur avait promis une issue rapide, affirmant que les faits étaient « indiscutables ». Mais la promesse de rapidité s’est évanouie.

Une procédure judiciaire laborieuse

Les preuves contre le conducteur semblent pourtant accablantes. Selon l’enquête, l’individu conduisait sous l’influence de stupéfiants et avait sciemment ignoré les injonctions de la gendarme. Mais, à l’issue des trois années maximales de détention provisoire, la loi a contraint la justice à le libérer sous contrôle judiciaire avec un bracelet électronique. « On n’a pas compris, on ne peut pas comprendre ça, même si c’est la loi », se désole le père de Mélanie. « On est démolis », ajoute-t-il, exprimant son incompréhension et son chagrin.

Malgré ces années d’attente, aucune date de procès n’a encore été fixée. Néanmoins, la chambre de l’instruction du tribunal d’Agen a récemment annoncé que l’homme sera jugé pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Un maigre soulagement pour la famille qui attend encore de voir le coupable comparaître devant la justice.

Une condamnation exemplaire réclamée

« On attend une sanction qui marque », insiste la mère de Mélanie. Face à la recrudescence des refus d’obtempérer, elle souligne que de tels actes sont devenus trop fréquents à travers tout le pays. « Les refus d’obtempérer, c’est tous les jours, dans tous les départements. Ce n’est pas acceptable. Il faut une condamnation exemplaire », affirme-t-elle.

Pour cette famille brisée, la justice tarde à rendre son verdict. Mais l’espoir d’une condamnation à la hauteur du drame persiste, même si le temps semble, pour eux, s’étirer sans fin.

Source : actuforcesdelordre.fr

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