Refus d’obtempérer mortel à Mougins : « Le conducteur a mis le pied au plancher »
Article de Matthias Galante
Ce lundi soir, c’était sa première course pour un célèbre service de livraison. Fabien s’en souviendra toute sa vie. Alors qu’il vient à peine de récupérer ses paquets à apporter chez ses clients, depuis un fast-food situé juste avant la bretelle d’accès de l’A8 à Mougins (Alpes-Maritimes), le jeune homme est bloqué sur la route. Il attend de pouvoir passer. Juste devant lui, les gendarmes ont déployé un dispositif de contrôle routier.
« Cela arrive souvent dans le coin, dit-il. Ils étaient six, sept de mémoire. Les plots étaient visibles. Un dispositif habituel. » Le livreur est seulement à quelques mètres de l’adjudant Éric Comyn, « en première ligne ». Et tout va basculer en « à peine quatre-cinq secondes ». « Je le vois sur la voie du milieu, faire un signe à une voiture pour lui demander de se rabattre sur le bas-côté à droite, témoigne-t-il. Mais le véhicule, une berline noire, ne ralentit pas et percute le gendarme qui est propulsé sur le muret central. »
Le choc est violent. Soudain. Selon Fabien, Éric Comyn s’est peut-être rendu compte du danger en tentant d’esquiver la voiture. Mais c’était trop tard car « tout va tellement vite ». « J’ai ouvert ma fenêtre et proposé d’appeler les pompiers. On m’a dit Oui faites-le ! » Sur les lieux du drame, des collègues de la victime prodiguent immédiatement les premiers secours.
« J’ai vu le véhicule poursuivre sa route, explique Jean, mais je suis incapable de savoir s’il a pris l’autoroute ou pas ». Les secours arrivent. Le livreur, choqué, doit repartir pour libérer la circulation. « Ce n’est qu’en rentrant chez moi que j’ai appris la mort de cet homme. » Pour lui, pas de doute : « Il n’y a pas eu tentative de s’arrêter de la part du conducteur. Je le vois même mettre le pied au plancher et s’enfuir. »
