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Le - Les gendarmes l’interpellent pour un excès de vitesse… puis foncent sauver la vie de sa femme

Les gendarmes l’interpellent pour un excès de vitesse… puis foncent sauver la vie de sa femme

Par Samuel NOHRA.

Ils ne s’attendaient pas à ça. Des gendarmes de la compagnie de Rennes ont interpellé un conducteur très pressé sur une route de l’Ille-et-Vilaine. Il appuyait sur le champignon après avoir appris que sa femme s’était grièvement blessée. Les militaires se sont alors transformés en sauveteurs.

« On avait remarqué que l’automobiliste roulait très vite alors qu’il circulait dans la commune de Mordelles, en direction de Cintré », rembobine le gendarme Loïc. Cet ancien judoka à la carrure impressionnante, qui mesure deux mètres, fait partie du peloton de surveillance et d’intervention (PSIG) de la compagnie de gendarmerie de Rennes. « Avec ma cheffe, la maréchale des logis Julia, on a alors décidé de le suivre dans notre voiture banalisée. » C’était le jeudi 4 avril dernier, un peu après 16 h.

« Il avait l’air effectivement très pressé, confirme la cheffe Julia. C’est dans notre ADN de repérer toute situation qui sort de l’ordinaire et d’essayer de comprendre ce qui se passe. On ne sait jamais sur quoi on peut tomber. On a donc décidé de le suivre et quand on s’est rendu compte qu’il continuait à accélérer, on a déclenché notre gyrophare et notre sirène pour l’interpeller ».

« On a tout de suite vu que sa détresse était réelle »

À la vue des gendarmes, Jean, 47 ans, qui travaille dans le bâtiment, se range immédiatement sur le bas-côté et va à la rencontre des gendarmes. « Je leur ai dit que je venais de recevoir un appel de mon voisin me signalant que ma femme était très grièvement blessée, explique-t-il. J’ai quitté mon travail pour me rendre chez moi ». Dans tous ses états, il appuie plus que de raison sur l’accélérateur.

« On a tout de suite vu que sa détresse était réelle, raconte la cheffe Julia. Nous sommes habitués à des gens qui nous inventent des histoires. Mais là, ce n’était vraisemblablement pas le cas ». Les gendarmes décident alors de lui servir d’escorte jusqu’à son domicile à quelques kilomètres de là.

« Son tee-shirt était couvert de sang »

« Quand on est arrivé, la femme se trouvait devant la maison du voisin, indique le gendarme Loïc. Son tee-shirt était couvert de sang et elle avait une importante plaie à la main ». Par chance, le gendarme est aussi formateur aux premiers secours.

Tandis que sa collègue prévient les secours, le gendarme Loïc panse sa main et la rassure. « Elle m’a dit qu’elle n’aimait pas les gendarmes, qu’elle ne voulait pas qu’on l’aide. » Il n’en tient pas compte. « Avec ma collègue, je l’ai aidée à se relever pour la transporter chez elle et la mettre à l’abri. Quand on perd beaucoup de sang, il y a aussi un risque d’hypothermie. » Mais quelques mètres plus loin, la victime s’évanouit et convulse avec des spasmes vomitifs. « On l’a alors mise en position latérale de sécurité et on s’est assuré que ses voies respiratoires étaient bien dégagées. »

« Prévenir d’abord les secours »

Les pompiers arrivent quelques minutes après au grand soulagement des gendarmes et du mari. « On est secouriste mais pas médecin. On était vraiment content de voir les secours. »

La victime est prise en charge. « Vu les circonstances, nous n’avons évidemment pas verbalisé Jean, précise la cheffe Julia. Par contre, dans une telle situation, il faut d’abord prévenir les secours avant de prendre sa voiture et prendre des risques ». Un conseil que Jean a bien enregistré, avant de conclure : « Ma femme qui n’aimait pas les gens en uniforme a changé d’avis. Elle sait que leur action a sans aucun doute contribué à lui sauver la vie. »

Source : www.ouest-france.fr

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