En images : Airbus A300 à Marignane en 1994, « Charlie Hebdo » en 2015… 50 ans d’intervention pour le GIGN
GROUPE D’ÉLITES Ce vendredi 1er mars 2024 marque le cinquantième anniversaire du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN)
Publié le 29/02/24 à 09h05
Créé le 1er mars 1974, le GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) fête ce vendredi ses 50 ans d’existence. Imaginé à la suite des événements de l’année 1972 – comme la prise d’otages aux Jeux olympiques de Munich (Allemagne) – le GIGN permet à la France de se doter d’un service de militaires capable d’intervenir dans les situations extrêmes : actes de terrorisme, forcenés retranchés, etc. Il se fait notamment connaître du grand public lors de son assaut sur l’Airbus A300 pris en otage par des terroristes, à l’aéroport de Marignane, le 26 décembre 1994. Il intervient également à Dammartin-en-Goële, le 9 janvier 2015, pour neutraliser les frères Kouachi, deux jours après l’attaque de Charlie Hebdo qui avait fait douze victimes. Retour en images.
Réalisation : Olivier JUSZCZAK
La prise d’otages meurtrière aux Jeux olympiques de Munich (Allemagne) en 1972 fait prendre conscience de la problématique des attaques terroristes à de nombreux états.
A la fin de l’année 1973, deux groupes d’intervention sont créés en France. L’un est basé à Mont-de-Marsan et l’autre à Maisons-Alfort.
La deuxième unité devint opérationnelle le 1er mars 1974, ce qui restera la date anniversaire du GIGN. Les deux groupes d’élites de la Gendarmerie nationale française sont spécialisés dans la gestion de crises.
Les deux unités sont regroupées en 1976 à Maisons-Alfort, au sein d’un seul GIGN, déplacé en 1983 à Versailles (Yvelines).
Les principales missions du GIGN sont « l’intervention » (contre-terrorisme, libération otages…), « l’observation-recherche » (surveillance, collecte d’information…) et « la sécurité-protection » (protection personnalités, autorités…).
Lors de ses premières années de services, le GIGN intervient en mai 1974 lors d’une mutinerie à la prison de Fleury-Mérogis. En septembre 1977 ou en juillet 1983, ces forces spéciales agissent également à l’aéroport d’Orly pour des prises d’otages et des détournements d’avion.
Le GIGN est aussi appelé lorsqu’un forcené est armé et retranché chez lui. Comme à Chelles en avril 1982, ou un homme tire plus de 2.000 cartouches en une journée avant de se livrer aux gendarmes. Il intervient aussi dans les libérations d’otages à Loyada (Djibouti) en 1976, à Ouvéa (Nouvelle-Calédonie) en 1988.
Le GIGN se fait notamment connaître du grand public lors de son assaut sur l’Airbus A300 pris en otage par des terroristes, à l’aéroport de Marignane, à Marseille, le 26 décembre 1994.
Un vol d’Air France reliant Alger (Algérie) à Paris (France) est pris en otages et détourné par quatre membres du Groupe islamique armé (GIA). La prise d’otage commence à Alger, où l’appareil avec 220 passagers, stationne deux jours. Les terroristes exécutent trois passagers. L’avion décolle ensuite, sans les femmes et les enfants, vers Paris mais doit faire une escale pour un ravitaillement en carburant à Marseille.
C’est là que le GIGN intervient, en direct à la télévision.
Neuf membres du GIGN sont blessés, dont un très grièvement, ainsi que treize passagers et trois membres de l’équipage. Les quatre terroristes sont abattus et tous les otages sont libérés.
L’opération est un succès pour les hommes du commandant Denis Favier, ici à gauche.
Des tests physiques et psychologiques poussés sont effectués pour les gendarmes qui souhaitent devenir membre du GIGN, 5 à 10 % sont autorisés à commencer une première formation probatoire de 8 mois qui débouche sur une autre évaluation. Les candidats retenus poursuivent avec une formation de 10 mois.
Le GIGN intervient avec la collaboration du Commando Hubert sur le navire Pascal Paoli de la SNCM en 2005, détourné par des marins syndicalistes du STC.
Le 9 mars 2006, un ancien professeur de maintenance du lycée Colbert de Torcy, à Sablé-sur-Sarthe, rentre dans l’établissement et prend en otage 18 élèves et deux surveillants. Après cinq heures d’angoisse, le forcené libère ses otages.
Le GIGN est basé dans le quartier de Satory à Versailles, son centre d’instruction et d’entraînement se situe au camp de Frileuse à Beynes.
Les quatorze antennes sont réparties sur le territoire métropolitain pour sept d’entre elles et outre-mer pour les sept autres.
Le 8 janvier 2015, le GIGN participe à la traque des frères Chérif et Saïd Kouachi, recherchés comme principaux suspects dans la fusillade au siège de Charlie Hebdo qui a eu lieu la veille.
Le GIGN intervient à Dammartin-en-Goële, le 9 janvier 2015, pour neutraliser les frères Kouachi, deux jours après l’attaque au journal Charlie Hebdo qui avait fait douze morts.
Une action simultanée du RAID et de la BRI met fin à une autre prise d’otages, celle de l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes à Paris, où le terroriste Amedy Coulibaly s’était retranché. C’est la première intervention coordonnée des unités de la Police et de la Gendarmerie.
Ce vendredi 1er mars 2024, le Groupe d’intervention de la gendarmerie fête son cinquantième anniversaire.