Les jeunes gendarmes arrêtent un voleur de chaîne en or à Paris… grâce à une envie de donuts
Deux jeunes gendarmes en permission ont permis l’arrestation d’un voleur de chaîne en or à Paris. L’un est affecté à la Section de recherches de Versailles, l’autre dans l’Essonne.
Publié le 28 Fév 24 à 13:32
L’encre de sa lettre de félicitations est à peine séchée que Lyasid a récidivé. Une nouvelle fois, ce jeune brigadier-chef de 22 ans affecté à la Section de recherches de Versailles est intervenu lors d’une permission pour aider la victime d’un vol. Le 17 novembre, il avait déjà secouru un agent de la RATP agressé.
Cette fois, il a bénéficié du précieux soutien de sa compagne, fraîchement sortie de sa formation pour devenir sous-officier.
Tout a commencé à cause des donuts
Gendarmes dans la vie. En couple également, Lyasid et Eve avaient décidé de profiter de leur repos pour aller se balader à Paris, au Forum des Halles. « C’était précisément le samedi 10 février. À 17 h 30 », se souvient Lyasid avec une précision toute militaire.
Tous les deux viennent de quitter des proches après leurs emplettes. L’envie de déguster un bon donut…
« En sortant de la boutique, nous voyons un groupe de quatre personnes s’agiter autour de deux autres. Ils ont l’air un peu perdus au milieu de ces grands gaillards. Nous décidons d’observer la scène », se souvient Eve.
Visage dissimulé par sa capuche, un des quatre se montre très agressif. Un autre joue le bon samaritain pour faire sembler d’apaiser les choses.
« C’est une technique simple et efficace pour détourner l’attention… Et commettre un délit. »Colonel Denis Hebinger, patron de la Section de recherches.
Les agresseurs partent calmement dans une direction. Les deux jeunes empruntent l’escalator. L’un se rend vite compte que sa chaîne et sa médaille de baptême ont disparu de son cou. Arrachées.
« Eve est partie suivre la bande »
Alors qu’ils remontent vers le lieu de l’altercation, Eve et Lyasid se présentent à eux. En une fraction de seconde, ils déclinent leur qualité. En moins de temps, ils passent à l’action.
« Eve est partie suivre la bande tout en m’appelant pour m’indiquer leur progression. Pendant ce temps, je suis allé chercher des renforts. D’abord des CRS puis la brigade territoriale de contact.»Lyasid.
Dans le dédale des allées, la jeune gendarme parvient à garder le contact visuel avec les quatre. Un s’esquive. Les trois autres sont arrêtés alors qu’ils viennent de rejoindre l’extérieur.
Une première fouille ne donnera pas grand-chose. Pourtant, l’Officier de police judiciaire va décider de les garder au chaud. D’abord parce qu’elle a visionné les caméras de surveillance. Et ensuite parce que la Brigade de contact a confirmé que le trio était très défavorablement connu.
« La victime en avait des larmes de joie »
Au poste, la médaille de baptême sera finalement retrouvée dans les sous-vêtements de celui qui jouait le bon samaritain. Jugé en comparution immédiate à Paris, il a écopé de 15 mois de prison ferme, avec incarcération immédiate.
Moins de trois semaines après ce nouveau fait d’armes, Eve et Lyasid adoptent toujours une véritable humilité par rapport à leur intervention. « Comme nous étions en civil, ils étaient loin de se douter que nous étions gendarmes. Ce que nous avons fait est normal. »
Et de poursuivre.
« Ce qui nous touche le plus, c’est que la victime ait pu retrouver sa médaille de baptême. On sait combien ce qui touche au sacré est précieux pour les gens. Ce sont des objets uniques, chargés de sentiments. Le jeune homme en avait des larmes de joie. C’est notre récompense. »
De quoi satisfaire le colonel Denis Hebinger. « Ils n’ont pas tourné les yeux face à ce qui se passait. Ils ont écouté leur sens du devoir, ce pour quoi ils se sont engagés. Leurs réflexes ont été excellents. Ils n’ont pas raté leur vocation. »
Des nouvelles félicitations ?
L’officier compte bien se rapprocher du commandant de groupement de l’Essonne où est affectée Eve. Deux nouvelles lettres de félicitations devraient rejoindre la jeune carrière du couple. Ce serait la première pour Eve qui a débuté à la brigade d’Ecquevilly. Lyasid a pour sa part été médaillé par le préfet des Yvelines pour acte de courage et de dévouement pour son action auprès de l’agent RATP.
Reste à écrire la morale… La gourmandise d’une boîte de donuts a finalement été une bonne qualité. « Si nous n’étions pas allés à la boutique, nous n’aurions rien vu. Malheureusement, dans le périple, ils ont terminé en miettes. »