Un trafic international d’armes « destiné à alimenter les réseaux criminels des banlieues parisiennes » démantelé
ENQUÊTE•Une enquête judiciaire « ouverte il y a plusieurs mois » a permis l’interpellation il y a quelques jours de trois suspects, ainsi que la saisie de nombreuses armes, lors d’une importante opération de police et de gendarmerie
Publié le 31/01/2024 à 10h11 • Mis à jour le 31/01/2024 à 15h00
L’essentiel
- Trois personnes ont été mises en examen, notamment pour « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de délits », et placées en détention provisoire, a annoncé mardi la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie.
- Le 22 janvier dernier, les enquêteurs avaient pu « détecter et anticiper la préparation d’un arrivage d’armes à destination de la région parisienne » et ont monté une grosse opération entre l’Allier et le Val-d’Oise.
- La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux avait ouvert il y a plusieurs mois une enquête judiciaire pour ce trafic international d’armes, « destiné à alimenter les réseaux criminels des banlieues parisiennes. »
Les enquêteurs étaient sur ce trafic international d’armes, « destiné à alimenter les réseaux criminels des banlieues parisiennes », depuis plusieurs mois. Trois personnes ont été mises en examen, notamment pour « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de délits », et placées en détention provisoire, a annoncé mardi la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie.
Les « mis en cause », deux hommes et une femme âgés de 21 à 34 ans de nationalité turque et française, avaient été interpellés le 22 janvier dernier. Ce soir-là, « les enquêteurs de la section de recherches de Toulouse et de Versailles, ont déclenché une opération coordonnée entre l’Allier et le Val-d’Oise » à la suite d’une enquête judiciaire « ouverte il y a plusieurs mois » par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux. Les enquêteurs avaient pu « détecter et anticiper la préparation d’un arrivage d’armes à destination de la région parisienne. »
Une action coup de poing
Le GIGN a d’abord interpellé sur l’A71 au niveau de Montluçon (Allier) deux individus, alors qu’ils remontaient vers la région parisienne, « l’un à bord d’un véhicule « ouvreur », le second conducteur du véhicule « porteur », transportant plusieurs armes de poing. » Un troisième individu était interpellé dans le même temps dans le Val-d’Oise. « Les perquisitions menées dans les véhicules et domiciles ont permis la découverte d’autres armes et munitions, ainsi que plusieurs milliers d’euros. »
Cette opération avait mobilisé « des moyens conséquents », avec notamment « deux unités spécialisées du GIGN, les groupes d’observation et de surveillance (GOS) d’Île-de-France et de Lyon, la section aérienne de gendarmerie de Lyon… Au total, ce sont près de 120 militaires de la gendarmerie et fonctionnaires de la police qui ont participé à cette action coup de poing permettant l’interception de ces armes. »
Des armes modifiées qui « pourraient être issues d’une filière souterraine »
Ces arrestations font suite « à une première opération d’envergure au cours de laquelle trois individus avaient été interpellés par le GIGN sur une transaction d’armes réalisée le 7 mars 2023 à Tarbes (Hautes-Pyrénées) » poursuit le parquet de Bordeaux. Quarante-quatre armes de poing avaient alors été saisies dans un véhicule, certaines dissimulées dans une cache.
« Ces armes de poing présentent les caractéristiques d’armes modifiées et pourraient donc être issues d’une filière souterraine de modification et d’acheminement d’armes trafiquées, précise le parquet de Bordeaux. Létales et difficilement traçables, elles représentent une problématique croissante de sécurité. »