Répondre aux violences : des élus formés par des négociateurs de la gendarmerie à Dinan
Les élus locaux sont souvent témoins d’incivilités et victimes de menaces. Ils représentent une cible. Maires et adjoints sont désormais formés pour y faire face autour de Dinan.
Publié le 17 Déc 23 à 16:06
Une nouvelle série de formations s’est déroulée à Dinan (Côtes-d’Armor) cet automne alors que les précédentes sessions avaient eu lieu en 2021. Au vu de la recrudescence des incivilités, la Gendarmerie nationale, sous le commandement d’Augustin de Kergorlay, a estimé indispensable de former de nouveaux élus.
Un petit rien peut mettre le feu aux poudres
Deux types d’incivilités existent : celles qui ont lieu sur le territoire d’une commune où le maire est en première ligne, et la seconde, directement dirigée contre la personne de l’élu.
Dans les deux cas, les négociateurs de la Gendarmerie peuvent être appelés pour intervenir sur place.
Sur le territoire de sa commune, le maire détient les pouvoirs de police. C’est donc lui qui est appelé en premier pour résoudre les conflits. Parfois un petit rien comme une querelle de voisinage peut mettre le feu aux poudres. L’intervention du maire est donc cruciale.
Au premier plan des conflits familiaux
C’est aussi lui qui intervient en premier dans les conflits familiaux, les disputes conjugales, les séparations qui se terminent parfois par des prises d’otage.
Il connaît souvent ses administrés, leurs habitudes. Le maire est donc l’interlocuteur privilégié pour tenter de ramener la paix et c’est l’objectif de cette formation, élaborée à la base par les hommes du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale), et qui vise à désamorcer les conflits.
Dans le cas où l’édile n’y parvient pas, il fait appel à la Gendarmerie qui met en place son dispositif.
20 négociateurs en Bretagne
450 négociateurs opèrent sur tout le territoire pour la gestion de ces incidents.
En Bretagne, ils sont 20 dont une partie mobilisable sur le champ, « quitte à emprunter l’hélicoptère pour intervenir le plus vite possible », explique Michaël, spécialiste de ce type d’opération.
En dernier ressort, lorsque la situation devient inextricable, c’est le GIGN qui prend la relève.
Des numéros enregistrés
Autre type d’incivilité : les menaces et violences verbales ou physiques contre la personne de l’élu. Dans ce cas, le recours à la Gendarmerie est immédiat. Les numéros de téléphone des élus sont identifiés en cas d’appel au 17.
Côté force de l’ordre, l’information est immédiatement relayée vers le préfet, la Justice et un fichier des incivilités est alimenté en interne. Celui-ci permet de recueillir leurs retours d’expérience afin d’analyser les situations et affiner les stratégies.