Articles

Le - Une nuit avec les gendarmes de Marmande pendant le Garorock

Immersion : une nuit avec les gendarmes de Marmande pendant le Garorock

Le commandant Simon Wolff nous a accueillis lors du Garorock à Marmande, afin de passer la nuit avec les gendarmes. Une immersion totale dans la nuit marmandaise.

Le commandant Wolff nous a accueillis samedi soir dans ses équipes.
Le commandant Wolff nous a accueillis samedi soir dans ses équipes. ©Le Républicain 47 – Mathieu Vich

Par Mathieu Vich

Publié le 4 Juil 23 à 19:07

Samedi 1er juillet 2023, 23 h. 50.000 festivaliers du Garorock  à Marmande sont en fusion au niveau de la scène Garonne et se déhanchent sur les derniers couplets de Shaka Ponk.

Pendant ce temps, l’ambiance est tout autre aux abords de la Filhole. Les équipes du commandant de la compagnie de gendarmerie de Marmande, Simon Wolff, sortent d’une période de stress.

Une organisation très militaire

Une jeune fille de 18 ans a fui la partie PMA (Poste Médical Avancé) en état d’ivresse. Au moyen d’un important dispositif mis en place par le SDIS 47, la gendarmerie et la police municipale, la festivalière est retrouvée saine et sauve en bordure de Garonne. Un premier événement qui intervient lors d’une nuit à forts enjeux.

« Nous avons 50.000 personnes à la Filhole ce soir. Nous devons être en mesure d’intervenir à tout moment », schématise le commandant. C’est d’ailleurs la première fois qu’il est en charge d’un tel dispositif de sécurité publique sur un festival. 

Les agents de sécurité ont contenu les jeunes avant que les forces de gendarmerie prennent le relais.
Les agents de sécurité ont contenu les jeunes avant que les forces de gendarmerie prennent le relais samedi soir à la Filhole, au festival Garorock. ©Le Républicain 47 – Mathieu Vich

Il nous en présente les contours. Chaque équipe a un rôle bien précis sur le terrain et une zone de surveillance préétablie lors du briefing du commandant. 

Le tout est coordonné par deux officiers depuis le poste de commandement qui sont relayés, toutes les six heures, par deux nouveaux. « Ils tiennent une main courante sur laquelle ils signalent tous les événements notables » présente Simon Wolff. Le but étant d’en référer ensuite au commandant pour adapter, à terme, la stratégie.

« C’est une organisation très militaire » convient-il.

La présence des gendarmes a freiné les ardeurs de la quarantaine d'individus.
La présence des gendarmes a freiné les ardeurs de la quarantaine d’individus. ©Le Républicain 47 – Mathieu Vich

À noter l’accompagnement jusqu’à 2 h du matin d’agents de la police municipale ainsi que le fonctionnement du CSU (centre de supervision urbain), soit le centre névralgique du réseau de vidéoprotection de la ville.

Tensions, caillassages…

23 h 30, changement d’ambiance. L’équipe de sécurité du festival notifie le commandant d’une situation à risque. Une quarantaine de jeunes, tous plus ou moins connus des services de gendarmerie, essaient d’entrer de force dans le Garo. Il est nécessaire d’agir et de se réorganiser rapidement. 

On vous bichonne ici, à Marmande.Un jeune marmandais

Les grilles sont fermées par les agents de sécurité. Les militaires sont mobilisés au niveau des différentes entrées. Le PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie) se tient prêt à intervenir

Chaque décision du commandant est prise après consultation du lieutenant-colonel Arnaud Schilling. Très vite, un dispositif d’intervention est mis en place. 

Perchés au niveau de l’ascenseur de la rue du Mirail, les jeunes balancent des canettes et des bouteilles en verre à destination des forces de l’ordre, situées sur le boulevard Richard-Cœur-de-Lion. Sans oublier les insultes qui vont avec et qui ne sont pas sans rappeler le contexte politique actuel.

Nous montons dans l’une des voitures. Le PSIG et le commandant Wolff rejoignent la rue où se trouvent les belligérants. Lesquels reculent vers le centre-ville avant de revenir plusieurs minutes après.

Le commandant Simon Wolff au poste de commandement.
Le commandant Simon Wolff au niveau du poste de commandement. ©Le Républicain 47 – Mathieu Vich

Toujours dans la provocation, l’un d’eux lance : « On vous bichonne quand même ici à Marmande ». 

Ne pas céder

Dans le contexte actuel, le but n’est pas de rentrer dans des affrontements. Mais surtout de contrôler la bande afin de ne pas créer un vent de panique chez les festivaliers. Le calme revenu, les gendarmes se désengagent vers 0 h 30 du rassemblement.

Même si Simon Wolff et ses équipes estiment que « cela risque de recommencer ». Auquel cas ils agiront.

De retour au PC, le commandant rassemble ses équipes pour un nouveau briefing. Le but : informer et sensibiliser sur la situation tout en réadaptant l’organisation. 

Le reste de la nuit sera plus calme, jusqu’à la sortie des festivaliers. Là, quelques obstinés ont tenté de semer la confusion, obligeant les militaires a usé du gaz lacrymogène pour y mettre fin.

Une expérience mémorable, lors de laquelle nous aurons eu l’occasion de discuter du métier avec Simon Wolff, avec Arnaud Schilling, mais aussi avec d’autres gendarmes présents ce soir-là. Tous avec la même bienveillance et l’envie de partager une passion qui les anime : celle de protéger leurs concitoyens

Source : actu.fr

Be Sociable, Share!