Séisme en Charente-Maritime : les gendarmes patrouillent dans le village sinistré pour dissuader les cambrioleurs
Après le séisme du 16 juin, les militaires patrouillent jour et nuit à La Laigne pour éviter les cambriolages et les escroqueries. Les habitants sont invités à signaler leurs biens désertés afin qu’ils soient surveillés.
Par Fabien Paillot
Le 28 juin 2023 à 15h52
« Ces maisons resteront vides pour longtemps, nous nous inscrivons dans le temps long », prévient le colonel Rémi de Gouvion Saint-Cyr, le patron des gendarmes de la Charente-Maritime. Depuis le séisme du 16 juin qui a frappé La Laigne et les communes alentour, les militaires patrouillent jour et nuit pour protéger les biens évacués et rassurer la population. Objectif : prévenir toute tentative de cambriolage et d’escroquerie dans un secteur qui compte des centaines de maisons sinistrées et abandonnées par leurs occupants.
Des « démarchages intempestifs » ont déjà été signalés ces derniers jours. Plusieurs personnes « aux antécédents judiciaires défavorables » ont aussi été aperçues en train de faire du « porte-à-porte », indique la gendarmerie. « Il faut refuser toute prestation et démarchage à domicile. Et appeler le 17 au moindre doute », insiste le colonel Rémi de Gouvion Saint-Cyr en appelant chacune et chacun à la vigilance. Des retraités ont malgré tout été escroqués de 1000 euros pour quelques tuiles replacées à la hâte sur leur toiture, précise la gendarmerie.
À La Laigne, transformée en village fantôme et barricadé, dix militaires sillonnent ainsi le terrain en journée et six la nuit. Un drone survole également la zone en soutien et permet de renseigner les patrouilles au sol. La commune voisine de Cram-Chaban – où a été enregistré l’épicentre du tremblement de terre – est elle aussi surveillée de près. L’opération « Tranquillité vacances » a, elle, été détournée et adaptée aux circonstances : depuis le séisme, les habitants sont incités à déclarer les biens désertés pour faciliter leur surveillance régulière par les forces de l’ordre.
Ce dispositif restera en place dans les prochains mois et tant qu’il sera nécessaire, assure le colonel Rémi de Gouvion Saint-Cyr. Ses effectifs, complétés grâce au déploiement de réservistes, ont déjà cumulé près de 5000 heures de présence à La Laigne durant ce semestre. Soit cinq fois plus qu’à l’accoutumée.