DEVOIR DE MÉMOIRE : Des élèves-gendarmes nettoient le carré militaire du cimetière des Péjoces
Durant une semaine, une centaine de futurs gendarmes se mobilisent pour entretenir un des plus grands carrés militaires de France. «Un carré militaire fait pleinement partie de notre héritage commun historique», a expliqué, ce mardi 9 mai, le directeur départemental de l’office des anciens combattants.
En 2022, l’Office national des combattants et des victimes de guerre a débuté un chantier d’aménagement paysager du carré militaire du cimetière des Péjoces, à Dijon.
L’opération se poursuit avec la première semaine d’intervention de l’année débutant ce mardi 9 mai 2023 confiée aux 112 élèves de la 45ème promotion de l’école de gendarmerie de Dijon.
1.137 sépultures de soldats «morts pour la France»
Le carré militaire Les Péjoces de Dijon, situé rue d’Auxonne, compte 1.137 sépultures de soldats «morts pour la France», dont 45 alliés et 1.092 Français, ce qui le place parmi les huit principaux carrés militaires de l’Hexagone. Il regroupe également 422 sépultures allemandes et 100 russes.
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Il s’agit d’un carré dit «mixte», c’est-à-dire rassemblant à la fois des sépultures de corps «restitués à leur famille» et des sépultures «perpétuelles» à la charge de l’État.
Un chantier d’aménagement paysager du carré militaire
La gestion, l’entretien et la valorisation de ce carré reviennent à l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONCVG, ex-Office national des anciens combattants et victimes de guerre), pour le compte de l’État.
«En 2022, l’office à financé un chantier d’aménagement paysager qui a constitué au retrait des bordures en ciment et des rosiers qui avaient poussé depuis de nombreuses années de façon anarchique et une remise de gazon afin d’assurer une meilleure valorisation des emblèmes et un entretien à terme simplifié et moins coûteux», explique Bruno Dupuis, directeur départemental de l’ONCVG.
Le nettoyage des emblèmes
La suite logique est donc le nettoyage des emblèmes, programmé en 2023. Le chantier se veut «efficace sur le long terme». Selon Bruno Dupuis, plutôt que de redonner une nouvelle couche de peinture comme cela a prévalu durant de nombreuses décennies, le choix a été fait de recourir à un nettoyage à haute-pression au sable les emblèmes pour décaper les différentes couches de peinture et retrouver ainsi la pierre originelle.
«Cela rendra un aspect plus digne aux emblèmes et assurera une qualité visuelle sur le temps long et un entretien aisé le cas échéant», signale le directeur de l’ONCVG.
«Un carré militaire fait pleinement partie de notre héritage commun historique»
De plus, l’intervention à «une dimension pédagogique». «La volonté est d’ouvrir ce chantier au plus grand nombre», poursuit Bruno Dupuis, «un carré militaire, comme un haut-lieu de la mémoire nationale ou une nécropole nationale, appartient à chacun de nous et fait pleinement partie de notre héritage commun historique, mais aussi moral et citoyen».
D’où le choix, plutôt que de sous-traiter le nettoyage à un prestataire, de permettre à différents publics et à différentes générations de s’approprier ce lieu et ce qu’il représente.
Scolaires, jeunes recrues gendarmes et militaires, réservistes citoyens et opérationnels, PJJ, bénévoles associatifs… «Autant de personnes pour qui le verbe engagement est une réalité ou un objectif en cours», insiste Bruno Dupuis.
«Créer un esprit de cohésion et entretenir la mémoire des anciens»
Ce mardi 9 mai, en début d’après-midi. Les élèves-gendarmes s’affairent au sein du carré militaire et autour du monument pour le Souvenir français.
La première compagnie de l’école de gendarmerie de Dijon permet aux anciens gendarmes volontaires, de devenir professionnels en suivant une formation de sept mois. Actuellement, ce sont donc 112 élèves de la 45ème promotion, futurs sous-officiers, qui se forment et sortiront de l’école mi-juin.
«Dans le cadre de la formation, qui se tourne vers plusieurs axes, il y a le défi social», explique le lieutenant Gilles Fuentes. «C’est une action commune qui a pour but de créer chez les futurs sous-officiers, un esprit de cohésion et d’entretenir la mémoire des anciens. C’est donc à la fois un engagement personnel et collectif. Pour répondre à de défi social, la commission a décidé de nettoyer les sépultures des soldats morts pour la France ainsi que le monument des personnes mortes pour la France mais non combattantes, au plus grand cimetière de Dijon.»
«Entretenir, ça passe par la mémoire de nos anciens, et les prochaines promos feront la même chose», indique le formateur des futurs gendarmes.
Nathanëlle Lambert