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Le - Hélicoptères, drones, militaires : l’exercice de la gendarmerie ne passe pas inaperçu…

Hélicoptères, drones, militaires : l’exercice de la gendarmerie ne passe pas inaperçu…

Plus de 700 gendarmes ont été mobilisés dans le cadre d’un exercice grandeur nature mené en Seine-et-Marne. même les habitants ont apporté leur contribution sans le savoir… 

Quelque 90 gendarmes ont joué le rôle de fugitifs dans le cadre d'un exercice d'ampleur de l'EOGN
Quelque 90 gendarmes ont joué le rôle de fugitifs dans le cadre d’un exercice d’ampleur de l’EOGN ©F. Thies/EOGN

Par Julien Van Caeyseele

Publié le 16 Avr 23 à 12:43 

Vendredi 14 avril 2023. La France est engagée auprès d’un état allié pour faire face à une menace d’invasion à l’étranger. En représailles, le pays belligérant infiltre des forces dans l’Hexagone et la gendarmerie a pour mission de les retrouver…

Voici le scénario de l’impressionnant exercice de traque – nommé Midnight Express – qui s’est déroulé pendant 36 heures en Seine-et-Marne, sous la houlette de l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN) de Melun.

Les fugitifs devaient s’exfiltrer en 36 heures

Hélicoptères, drones, brigade équestre, peloton d’intervention, équipes cynophiles : de gros moyens ont été engagés pour cette manœuvre qui n’est pas passée inaperçue, de Rozay-en-Brie jusqu’à Nemours. Les forces en présence : près de 700 gendarmes, répartis en deux équipes et pour l’organisation de la manœuvre.

Avec un soutien minimum, 90 élèves de gendarmerie et d'écoles militaires devaient s'exfiltrer du périmètre sans se faire repérer
Avec un soutien minimum, 90 élèves de gendarmerie et d’écoles militaires devaient s’exfiltrer du périmètre sans se faire repérer ©F. Thies/ EOGN

« D’un côté, 90 élèves dans une ‘force verte‘, explique le colonel Pierre-Yves Bardy, commandant de la division formation à l’EOGN, qui a imaginé l’exercice. Leur objectif : s’exfiltrer d’une zone en moins de 36 heures, sans se faire repérer... » Pour y parvenir, les élèves devaient parcourir quelque 80 km à pied, avec un soutien minimum, juste de l’eau et de la nourriture, fournis par « des partisans » fictifs.

Dans cette équipe, des élèves de l’EOGN, de Polytechnique, de l’École navale ou de l’air, de l’École nationale supérieure de techniques avancées, mais aussi des élèves de l’école des carabiniers italiens ou la garde républicaine portugaise. De l’autre côté, la « force bleue », composée de 450 gendarmes, notamment des d’élèves de l’EOGN, qui vont rejoindre leurs affectations en août.

Deux hélicoptères ont été mobilisés pour l'exercice, d'où les nombreux survols de ces dernières heures dans le sud Seine-et-Marne
Deux hélicoptères ont été mobilisés pour l’exercice, d’où les nombreux survols de ces dernières heures dans le sud Seine-et-Marne ©F. Thies/EOGN

« Cet exercice est une mise en situation grandeur nature, détaille le colonel Emmanuel Casso, commandant de la promotion Combat de Pontlieue à l’EOGN. Midnight Express est une synthèse des savoir-faire de leur formation, une manière de vivre une expérience au plus près de la réalité du terrain qu’ils vont bientôt rejoindre. »

Sous leurs ordres, les élèves officiers devaient notamment gérer des sous-officiers des écoles de Dijon et Chaumont. « Les objectifs pédagogiques sont différents, insiste le colonel Pierre-Yves Bardy. Aguerrir de jeunes gendarmes avec un exercice physique intense d’une part et simuler une opération de crise avec une réponse opérationnelle d’envergure d’autre part, pour les futurs officiers. »

Les habitants aussi mobilisés…

Un poste de crise avait ainsi été installé sur un parking de l’EOGN. « Recherche de personnes disparues ou de malfaiteurs : les gendarmes sont confrontés au quotidien à des situations du genre », poursuit-il. Si l’exercice avait déjà été mené en 2022, il a évolué cette année dans des proportions inégalées avec la participation de nombreuses écoles militaires et centres de formation.

Des militaires de la brigade équestre ont également été mobilisés
Des militaires de la brigade équestre ont également été mobilisés ©F. Thies /EOGN

Pour l’occasion, le centre opérationnel de la gendarmerie a été renforcé. « Nous avons expliqué l’exercice aux habitants qui ont appelé le 17, mais nous avons aussi analysé et transmis leurs renseignements aux effectifs sur le terrain », note le colonel Pierre-Yves Bardy.

Effectivement, des dizaines de personnes en treillis qui parcourent la Seine-et-Marne à pied ou les survols d’hélicoptères ne passent pas vraiment inaperçus… Ce dimanche 16 avril 2023, pour la fin de l’exercice, deux équipes de fugitifs sur les 16 engagées sont parvenues à passer entre les mailles du filet.

« On a repéré plus de 90 % des fugitifs, alors il faut saluer le gros travail des élèves qui ont été confrontés aux réalités du terrain, conclut l’organisateur. Les premières 24 heures ont été très éprouvantes, notamment à cause de la météo, mais les officiers ont pu s’aguerrir en situation opérationnelle : la lutte contre la délinquance passe par-là. »

Source : actu.fr

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