Pour attirer des gendarmes dans l’Oise, Pôle emploi aide leurs conjoints à trouver du travail
Expérimenté dans l’Oise, le partenariat entre la gendarmerie et Pôle emploi va être étendu aux Hauts-de-France. Pour faciliter le recrutement de gendarmes dans la région, la convention signée ce mardi prévoit notamment d’aider les conjoints des militaires à s’insérer.
Par Hervé Sénamaud Le 23 novembre 2022 à 06h30
La Picardie et particulièrement l’Oise ne sont guère attractives pour recruter des militaires de la gendarmerie. Un constat que l’on pourrait reprendre pour un certain nombre de professions mais en ce qui concerne les gendarmes, tout est mis en œuvre pour séduire davantage de candidats au moment des mutations et des embauches. Une préoccupation qui se trouve au cœur de la convention de partenariat régional signée ce mardi matin à Fitz-James entre Pôle emploi et la gendarmerie.
« Lorsque j’ai pris mes fonctions en 2021, j’ai toute de suite perçu la difficulté touchant les départements picards et spécialement l’Oise, à savoir le manque d’attractivité pour les gendarmes, explique le général Olivier Courtet, commandant la région de gendarmerie Hauts-de-France. Un problème qui concernait moins les départements du Nord et du Pas-de-Calais, avec des bassins de population plus conséquents et des gens revenant volontiers dans leur département d’origine. »
De ce constat et d’un rendez-vous avec la préfète de l’Oise, Corinne Orzechowski, découlera une mise en contact et un partenariat innovant avec Pôle emploi, étrenné dans l’Oise et désormais étendu à tous les Hauts-de-France. « En ce qui concerne le renforcement de l’attractivité, nous avons travaillé avec la gendarmerie de la même façon que nous travaillons avec des grandes entreprises qui viennent s’installer dans l’Oise, c’est-à-dire en facilitant l’installation des familles et notamment des conjoints », résume Frédéric Danel, directeur régional de Pôle emploi.
Pour les militaires de la gendarmerie, la question des possibilités d’emploi pour les conjoints est un enjeu majeur, et un critère décisif dans le choix des demandes de mutation. « Pour les conjoints, nous organisons des réunions d’information en distanciel, y compris avec des personnes se trouvant dans les départements et territoires d’outre-mer, pour évoquer avec elles les opportunités d’emploi dans le département, détaille Estelle Charles, directrice Oise Pôle emploi. Nous pouvons ensuite répondre à des sollicitations individuelles pour adapter le parcours de chacun. »
Une action qui s’avère très efficace en ôtant une vive inquiétude dans l’esprit des gendarmes changeant d’affectation : l’emploi de la personne partageant leur vie. « Nous avons eu le cas d’une femme de gendarme qui occupait un emploi dans les services à la personne dans une autre région, que nous avons immédiatement mis en contact avec les entreprises du secteur qui recrutaient dans l’Oise, poursuit Estelle Charles. Elle a très rapidement trouvé un nouvel emploi et n’a même pas eu besoin de passer par la case Pôle emploi entre ses deux postes ! »
Parallèlement, la convention prévoit des réunions régulières d’information sur les métiers de la gendarmerie, bien plus diversifiés que la vision que l’on peut en avoir. « La gendarmerie recrute toute l’année, pour des postes en cuisine, logistique, maintenance, mécanique et aussi des maréchaux-ferrants, des informaticiens, des maîtres-chiens ou des pilotes d’hélicoptère, énumère le général Courtet. Tous les profils peuvent nous intéresser, ce que l’on recherche, comme la plupart des entreprises aujourd’hui, c’est un savoir-être. La formation, elle vient ensuite. Et on peut progresser très vite dans la gendarmerie. J’ai connu un gendarme adjoint qui a terminé sa carrière comme général de corps d’armée. »
La convention liant la gendarmerie à Pôle emploi fonctionne autour de plusieurs axes et dans les deux sens. « Les gendarmes, et aussi les policiers, nous aident à établir des diagnostics de sécurité pour l’ensemble de nos 84 agences de la région Hauts-de-France, rappelle Frédéric Danel. Et de notre côté, nos agents participent à des réunions d’information pour éventuellement intégrer la réserve opérationnelle de la gendarmerie. » « Ce partenariat concrétise la rencontre entre deux excellences ! », se réjouit Noura Kihal-Flégeau, sous-préfète de l’arrondissement de Clermont, peu avant la signature officielle du document.