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Le - Rencontre avec les uniques cavalières de la gendarmerie de l’air de France

Rencontre avec les uniques cavalières de la gendarmerie de l’air de France, à la base aérienne d’Avord

Publié le 06/11/2022 à 21h05

La section équestre de la brigade de gendarmerie de l’air d’Avord, unique en France, compte six gendarmes, toutes des femmes. © Marion Berard

La base aérienne 702 d’Avord est la seule en France à disposer d’une section équestre de la gendarmerie de l’Air. Six gendarmes composent cette unité spécifique, qui œuvre aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la base. Rencontre avec ces binômes uniques en France.

À l’extérieur de la base aérienne 702 d’Avord, le long des prés dans lesquels s’ébattent des chevaux et des poneys, deux cavalières patrouillent. À hauteur d’une camionnette blanche, elles contrôlent la conductrice. « Je me place comment avec le cheval?? » L’exercice d’intervention professionnelle est suspendu pour les deux gendarmes, le temps pour leurs instructeurs de les guider.

Les gendarmes sont formées à l’interpellation à cheval.

La gendarme Marie-Élise Leclere et la maréchale des logis cheffe Clémentine Ronand s’entraînent au contrôle routier et à l’interpellation et doivent composer avec des collègues atypiques : Fy et Cybèle, deux jeunes juments Selle français qui, comme leurs cavalières, apprennent les techniques professionnelles.

Lorsqu’une gendarmes intervient, l’autre sécurise et tient les chevaux, en attendant des renforts.

Une section unique en France

Guidées par la gendarme Camille Carasco, formée à la Garde républicaine, les militaires travaillent gestes techniques et gestion des chevaux lors d’une interpellation. « Lorsqu’on intervient, on sait qu’une patrouille en voiture vient nous renforcer » précise l’adjudante Aurélie Duhamel, responsable de la section équestre de la brigade de gendarmerie de l’air d’Avord (BGAIR).

La gendarme Camille Carasco (à droite) a été formée à la Garde républicaine et partage son savoir avec ses collègues.

Cette section est la seule en France. Sur les 42 brigades de gendarmerie de l’air, Avord est d’autant plus unique qu’elle dispose d’un centre équestre. Les six gendarmes cavalières de la section équestre sont entraînées, au Pégase club, par un moniteur militaire et un moniteur civil. Pour intégrer la section, les cavaliers doivent être titulaires au minimum du galop 4 et du certificat d’aptitude à la pratique équestre gendarmerie (Capeg). Tous les quatre ans, leurs aptitudes sont vérifiées par la Garde républicaine.

À l’intérieur et à l’extérieur de la base aérienne

La gendarmerie de l’air, qui compte 785 personnels sur les bases aériennes de France et de l’étranger, est placée auprès de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Les missions de la section équestre d’Avord se partagent entre le filtrage des entrées et des patrouilles à l’intérieur de la base, et des opérations à l’extérieur, comme des contrôles aux abords ou en centre-ville d’Avord, Savigny-en-Septaine et Farges-en-Septaine.

Une des missions des gendarmes cavalières est de patrouiller dans et autour de la base aérienne 702 d’Avord.

Les cavalières de la BGAIR sont aussi mobilisées lors des meetings sur la base aérienne ou des cérémonies militaires.

« Notre plus-value, c’est notre posture en hauteur à cheval. On a accès à des zones inaccessibles en voiture, en forêt ou dans les champs. Enfin, le cheval permet un contact plus facile avec la population, qui s’approche plus volontiers, ce qui facilite la prise de renseignements. »

ADJUDANTE AURÉLIE DUHAMEL
(responsable de la section équestre de la BGAIR d’Avord)

Aux petits soins des douze chevaux militaires

Pour mener à bien ses missions, la section équestre compte douze chevaux, qui possèdent chacun leur propre matricule militaire. « Comme les agents » insiste Aurélie Duhamel. Tous les chevaux ont été formés à l’école militaire de Fontainebleau, qui les attribue aux unités. Pas de cheval attitré, chaque cavalière doit pouvoir monter tous les chevaux de la section. « On choisit la monture en fonction de la mission, explique l’adjudante Duhamel. Par exemple, on ne mettra pas deux jeunes chevaux ensemble en patrouille. On privilégiera un binôme avec un cheval plus expérimenté. Dès le pansage du cheval, on connaît son humeur et on sait comment la patrouille va se passer. »

Avec leur position en hauteur, les chevaux Selle français ont une mission d’intimidation.

À Avord, les chevaux sont entraînés au Pégase club. Aurélie Duhamel souligne :

« Quand on les forme aux techniques d’intervention, on va à l’encontre de ce qu’ils ont appris, ne pas être trop près des humains, être respectueux. Ici, ils apprennent qu’ils ont le droit de mettre un coup d’épaule, si on leur demande. Ça devient vite un jeu pour eux. »

ADJUDANTE AURÉLIE DUHAMEL
(responsable de la section équestre de la BGAIR d’Avord)

Au repos, ils sont soignés par les six cavalières, aidées de trois palefreniers militaires. Un luxe de précautions pour ces chevaux qui passent toute l’année au pré. « Ils entendent les avions donc ils s’habituent au bruit. Ils sont même moins sensibles que nous aux tirs de canon qu’ils entendent régulièrement sur la base » constate la responsable de la section. De quoi permettre aux montures, comme aux gendarmes, de travailler sereinement sur la base aérienne, avec les militaires, comme le grand public.

Marion Bérard
marion.berard@centrerance.com

Source : www.leberry.fr

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