La gendarmerie du Var recrute deux chiens pour apaiser les enfants victimes
La Valette-du-Var De France Bleu Provence
Lundi 24 octobre 2022 à 4:55 Par Sophie Glotin
Deux nouvelles recrues viennent de rejoindre la gendarmerie du Var : Rémus et Everest, un Cavalier King Charles et un Labrador ! Leur mission est d’accompagner et apaiser les enfants avant d’être auditionnés par des militaires. Cette expérimentation est une première en région PACA.
La Maison de Protection des Familles (MPF) de la gendarmerie du Var peut compter depuis quelques jours sur deux nouvelles recrues : Rémus, un Cavalier King Charles et Everest, un labrador ! Les chiens sont chargés d’accompagner et de rassurer les enfants victimes avant leur audition par les gendarmes. La présence apaisante de « ces chiens d’accueil » doit les aider à libérer leur parole. Il s’agit d’une expérimentation, une première pour la gendarmerie en région
L’enfant doit auparavant préciser s’il accepte ou non la présence d’un chien à son arrivée dans les locaux de la MPF à La-Valette-du-Var. Et dire aussi s’il préfère un petit ou un gros chien. « En fonction de sa réponse, nous solliciterons le petit Rémus ou l’imposant Everest. Ils appartiennent à des gendarmes du groupement__. Ils sont très calmes et ont l’habitude des enfants « précise l’adjudant-chef Isabelle Cano, commandante de la MPF, à l’origine de ce « recrutement » particulier.
Le chien accompagne l’enfant dès son arrivée à la gendarmerie
Le chien d’accueil attendra la victime mineure au portail de la gendarmerie. « Le contact doit se nouer rapidement » indique le Colonel Guillaume Dinh, commandant du groupement de gendarmerie du Var : « Il faut rassurer l’enfant dès qu’il arrive dans ce nouvel environnement. Il a parfois fait beaucoup de route avant d’arriver à La Valette, il sait qu’il va être en contact avec des gendarmes (en civil à la MPF, NDLR). Il faut vite faire retomber son angoisse ».
La petite fille ou le petit garçon patientera avec Rémus ou Everest dans le hall d’accueil coloré de la MPF, au milieu des poupées et des petites voitures. « La mise en confiance se passe ici avec des caresses, des gestes et des petits mots » explique Isabelle Cano. « On prend le temps qu’il faut. Le chien aide ensuite l’enfant à traverser le long et peut-être impressionnant couloir qui mène à la salle d’audition. L’enfant peut le tenir, continuer à le caresser ».
En revanche, l’animal n’assiste pas à l’audition. Il attend la victime à la porte ou dans le hall d’accueil : « le risque c’est que le chien engendre des distractions multiples et diverses pendant l’audition. Or le but c’est d’être au calme pour permettre la libération de la parole » ajoute la responsable de la Maison de Protection des Familles.
Première expérimentation concluante
La première mission d’Everest a eu lieu il y a quelques jours auprès d’une jeune victime. Et l’expérimentation a été concluante : « La petite fille a été au départ, c’est vrai, un peu impressionnée par la taille du chien. Mais Everest est très calme et un lien de confiance a pu se mettre en place. Elle l’a caressé et un véritable dialogue s’est noué entre eux deux. L’enfant a pu se détendre complètement et a d’ailleurs réussi à libérer sa parole lors de l’audition ».
La présence rassurante des chiens est de plus en plus sollicitée dans le monde judiciaire. Comme lors du procès de l’accident de car de Millas au tribunal de Marseille en septembre dernier et la présence d’un labrador et d’un golden retriever auprès des victimes et de l’accusée.