Royère-de-Vassivière : une brigade nautique au cœur du plateau des Millevaches
Auteur : Lieutenante Floriane Hours – publié le 17 octobre 2022
Cet été, la Creuse a fait le plein de touristes venus profiter de la fraîcheur du département, mais également de ses nombreux lacs. Pour assurer la sécurité de ces vacanciers, mais aussi des habitants, une unité de gendarmerie a été particulièrement sollicitée : la brigade à vocation nautique.
À presque 700 mètres d’altitude, sur le plateau des Millevaches, au cœur de la Creuse, se trouve une unité quelque peu inattendue sur un tel territoire : une Brigade à vocation nautique (BVN). Créée il y a plus de 30 ans, cette brigade, rattachée à la BTA (Brigade Territoriale Autonome) du même nom, intervient sur les nombreux plans d’eau et lacs souvent méconnus que compte le département de la Creuse. Parmi les plus importants lieux d’action, se trouve le lac de Royère-de-Vassivière. S’étendant sur plus de 1 000 hectares, à cheval sur deux départements (Creuse et Haute-Vienne), ce lac fait chaque année le plein de touristes, de plus en plus nombreux à venir se mettre au vert. Ici, loin de la mer, les missions des gendarmes sont directement liées aux problématiques locales, à savoir le contrôle des pêcheurs, la prévention incendie, la lutte contre le camping sauvage, interdit sur les rives de nombreux lacs, dont celui de Vassivière, classé Natura 2000, et le contrôle des embarcations (vitesse, port du gilet de sauvetage, fusée de détresse…).
Six mois d’activité
Pour faire face à l’ensemble de ces problématiques, la brigade à vocation nautique est armée par quatre pilotes issus de la brigade de Royère-de-Vassivière. Durant ses six mois d’activité (de mai à octobre), la vedette est mise à l’eau une à deux fois par semaine pour des patrouilles d’environ 45 minutes. Au sud du lac de Royère-de-Vassivière, celui de Lavaud-Gelade, plus petit et plus sauvage, fait lui aussi l’objet d’une surveillance. « Ici, la puissance du moteur des bateaux est limitée à 6 chevaux, mais beaucoup de pêcheurs ou de touristes ignorent la réglementation et sont régulièrement contrôlés avec des bateaux de 300 chevaux », explique l’un des pilotes. Des faits également constatés sur d’autres lacs. « Beaucoup de gens qui achètent des bateaux neufs viennent les tester sur les lacs, et plus particulièrement à Vassivière. Ils vont ensuite naviguer à Arcachon et à La Rochelle, donc ce ne sont pas des habitués et surtout, ce sont des gens qui ne connaissent pas la réglementation. »
Dans ce département extrêmement boisé, avec une nature particulièrement dense, la présence d’une brigade à vocation nautique a également une autre utilité : lutter contre la délinquance liée à l’environnement. Sur leur embarcation, au milieu de l’eau, l’action des gendarmes de la brigade à vocation nautique vient compléter celle des militaires « sur le plancher des vaches » dans les domaines de la prévention d’incendie, mais aussi celui de la surveillance et de la protection des espaces naturels. Un travail qui a pris, durant cet été particulièrement touché par les incendies, une dimension importante.