Trafic de drogue : encore un go-fast intercepté par les gendarmes
Auteur : Pablo Agnan – publié le 6 octobre 2022
En moins de 24 heures et quasiment coup sur coup, deux trafics internationaux de stupéfiants ont été démantelés par les gendarmes. Ces deux affaires se sont conclues par l’interception de go-fast, après plusieurs mois d’enquête. Sur ce dossier, qui a vu la saisie de 400 kg de résine de cannabis, la Section de recherches (S.R.) de Versailles était à la manœuvre.
Un nouveau trafic international de stupéfiants a été mis hors d’état de nuire. 24 heures avant le coup de filet mené le 30 septembre par la Section de recherches (S.R.) de Paris et la Brigade de recherches (B.R.) de Melun, la S.R. de Versailles a, elle aussi, intercepté un go-fast en provenance d’Espagne.
Dans la nuit du 29 septembre, le GIGN, appuyé par le Groupe d’observation et de surveillance d’Île-de-France (GOSIF), intercepte un convoi composé de deux véhicules, sur l’autoroute A71, en région Centre-Val-de-Loire. Lors de cette opération, deux individus sont interpellés. À l’intérieur du véhicule « porteur », les enquêteurs découvrent environ 400 kg de résine de cannabis, ainsi que des équipements sophistiqués utilisés par le grand banditisme : balises, brouilleurs, passeports falsifiés, etc.
Le même jour, à l’heure du laitier, le GIGN procède à de nouvelles arrestations : trois individus, soupçonnés de faire partie du réseau criminel, sont interpellés à leurs domiciles. Les perquisitions permettent aux limiers de mettre la main sur des produits stupéfiants supplémentaires, de l’argent, des munitions, ainsi qu’une montre de luxe.
Une équipe aguerrie et paranoïaque
Il aura fallu près de dix mois d’enquête pour arriver à ce résultat. Les investigations débutent par hasard, lors d’un contrôle routier opéré par les douaniers, le 14 janvier, au péage de Saint-Arnoult, dans les Yvelines. L’individu contrôlé, âgé d’une quarantaine d’années, roulait à bord d’un véhicule volé et faussement plaqué. À l’intérieur, les douaniers découvrent le parfait arsenal du trafiquant : deux armes, dont un fusil d’assaut de type FAMAS, des munitions, un brouilleur, des fausses plaques d’immatriculation, un gyrophare, un gilet pare-balles, ainsi que du numéraire.
Cette découverte conduit la S.R. de Versailles à être co-saisie avec le Service central de renseignement criminel de la gendarmerie (SCRC) et le Groupe interministériel de recherches (GIR) des Yvelines. Pour les enquêteurs, le contenu du véhicule ne laisse pas de place au doute : l’individu fait partie d’un réseau de trafiquants organisant des convois pour transporter des produits stupéfiants entre l’Espagne et la France.
Les investigations permettent peu à peu de faire la lumière sur ce réseau « structuré », composé de « délinquants aguerris et connus de la justice. » L’un d’eux fait d’ailleurs l’objet d’un mandat de recherche pour une condamnation à quatre ans d’emprisonnement dans le cadre d’une précédente affaire liée à un autre trafic de drogue.
Rompus à la clandestinité et particulièrement méfiants, pour ne pas dire paranoïaques, les membres de cette bande organisée disposent d’un éventail important de moyens pour déjouer la surveillance des enquêteurs et faire passer leurs activités criminelles sous le radar. Ils utiliseraient ainsi de nombreux véhicules, tous volés et faussement plaqués, ainsi que des techniques de téléphonie cryptées.
Mais tous ces procédés de sécurité mis en place n’ont pas empêché les gendarmes d’identifier huit convois d’importation de produits stupéfiants. C’est durant l’un d’eux que l’équipe de trafiquants ciblée sera interpellée. Âgés en moyenne de 35 ans et vivant à Paris ou dans sa proche banlieue, ils ont été déférés devant le magistrat instructeur, puis placés sous mandat de dépôt avant d’être incarcérés.