Yvelines. Accident de la route : les billets de 50 euros s’envolaient de la voiture…
Un simple accident, sur une petite route des Yvelines, a débouché sur l’arrestation d’un homme spécialisé dans le recrutement d’ouvriers clandestins.
Par François Desserre publié le 13 Sep 22 à 17:23
Une histoire incroyable s’est déroulée ce samedi 10 septembre 2022 sur les routes des Yvelines.
Au beau milieu de nulle part, sur une départementale près de Mareil-le-Guyon, un homme a eu un accident de la route.
Seul à bord. Ivre comme personne avec 1,58 gramme. Positif aux stupéfiants. Jusque-là, rien d’incroyable. Si ce n’est cette pluie de billets de banques…
C’est donc la nuit, vers 4h30, que les gendarmes ont été appelés. Sur une route isolée, le conducteur d’une Audi A3 venait de faire plusieurs tonneaux. Voiture sur le toit. Juste des bleus pour l’automobiliste. Un miracle.
39 200 euros
Presque comme un second miracle, les secouristes ont donc observé des billets de 50 euros qui s’échappaient de l’habitacle.
Les militaires ont donc ramassé le tout. Et surtout, ils ont fait le compte avec ce qui était resté à bord. Le total a atteint 39 200 euros.
« J’allais à Paris faire la jet-set »
Immédiatement placé en garde à vue, l’homme, un Pakistanais de 32 ans, a d’abord expliqué ses intentions pour la nuit.
« J’allais à Paris, sur les Champs-Élysées faire la jet-set. Je voulais fumer une chicha, me payer une bouteille à 300 euros, regarder des danses et m’offrir une fille pour 1 000 ou 1 500,00 € (sic). »
Rapidement, les enquêteurs lui ont demandé pourquoi il transportait une telle somme.
Hasnat a craché le morceau.
Selon ses aveux, une partie de l’argent lui appartenait. Des économies.
L’autre partie était destinée à un dessin beaucoup plus nébuleux.
Recruteur d’ouvriers clandestins
« Je suis chargé de recruter des personnes en situation irrégulière pour travailler sur des chantiers dans la région. Je travaille via Internet pour des sociétés. Je ne sais pas qui est à la tête de ce système. Le reste de l’argent, c’était pour les payer. »
Les gendarmes le savent : ils ont ferré un bon poisson. Pas le plus gros mais au moins un homme qui fait l’intermédiaire avec des entreprises qui ne travaillent qu’au noir.
Cerise sur le gâteau, ils vont découvrir que Hasnat est recherché. Il a laissé des traces dans une affaire d’escroquerie, dans une autre pour avoir aidé à l’entrée irrégulière de personnes sur le territoire. On le connaît aussi pour une histoire de non-justification de ressources. Et pour une expulsion de la France en 2018.
« Aujourd’hui, je vis à Villepinte (Seine-Saint-Denis – dép. 93) chez mon oncle. Je navigue entre la France et l’Italie. Et je gagne jusqu’à 7 000 euros selon le chantier », se livre l’homme.
« Vous portez atteinte à l’économie française »
Face à la situation, lors du procès ce mardi 13 septembre, le procureur de la République qualifié Hasnat « de membre d’un réseau très actif spécialisé dans le marché noir des ouvriers. » La magistrate a réclamé 18 mois de prison.
Dans la foulée, les juges ont prononcé ces 18 mois avec incarcération immédiate. Ils ont ajouté une interdiction définitive du territoire. Et la confiscation de l’argent.
« Non seulement vous êtes dangereux au volant, mais en plus vous faites circuler des sommes en toute illégalité pour payer des clandestins. Cette économie parallèle porte atteinte à l’économie française et à ceux, artisans et entreprises, qui respectent la loi ! »La présidente du tribunal.
Point final avec 200 euros d’amende pour le défaut de maîtrise de sa voiture.