La gendarmerie n’a pas attendu les 3008 Hybrid et 5008 PureTech pour rouler en Peugeot. Bien au contraire : les gendarmes ont commencé à commander des modèles de la marque au lion de manière régulière dès les années 1950, avec la 203 Break. Retour en images sur cette longue histoire.
Pour une grande administration française, acheter des modèles aux constructeurs nationaux a longtemps été une obligation. Comme Citroën ou Renault, Peugeot a donc très tôt équipé la gendarmerie nationale. Après la Seconde Guerre mondiale, à la fin des années 1940, des 202, 302 et autre 402 ont ainsi rejoint les rangs de cette institution. Mais il s’agissait alors de véhicules de la Résistance réquisitionnés ou issus du parc automobile de l’armée. Le plus souvent peints en noir, ils équipent les troupes au compte-gouttes. On ne retrouve d’ailleurs plus vraiment de trace visuelle de cette époque. Pour voir les choses s’organiser davantage, il faut attendre les années 1950. C’est avec la 203 Break que débute réellement l’ère des commandes de grande ampleur, afin notamment de motoriser la nouvelle « police de la route » .
Idéaux pour transporter tout le matériel nécessaire tout en gardant de la place pour embarquer d’éventuels contrevenants, les breaks ont longtemps été les « chouchous » de la gendarmerie. Ce qui tombait assez bien pour Peugeot, puisque la marque a longtemps été spécialiste du genre. Après la 203, les 403, 404, 204, 304, 305, 505 et 306 Break seront plébiscitées par les forces de l’ordre.
Des utilitaires, comme les J7, Expert, Partner et Boxer seront aussi fréquemment utilisés. Les plus grands d’entre eux serviront même parfois à transporter les chevaux de la garde républicaine, alors que les plus petits seront employés par les brigades cynophiles. Mais les berlines n’étaient pas totalement bannies pour autant : elles répondaient simplement à d’autres usages. Elles se sont notamment bien souvent retrouvées aux mains des officiers. Avec, dans ce cas, une robe privilégiant le noir ou le gris plutôt que le fameux « bleu gendarmerie », généralisé dans les années 1969-1970.
Des 405 T16 et 306 S16 pour la BRI
Les véhicules les plus emblématiques sont cependant ceux de la fameuse brigade rapide d’intervention (BRI), renommée ERI (équipe rapide d’intervention) en 2015. Créée en 1967, la BRI aura attendu les années 1990 avant d’adopter une Peugeot pour la première fois. Mais elle a pu profiter d’un modèle aujourd’hui devenu collector : la 405 T16, une familiale musclée produite à seulement 1 046 exemplaires. Dotée de quatre roues motrices, cette quatre-portes cachait sous sa robe discrète un bouillant quatre-cylindres 2.0 turbo de 200 ch, voire 220 ch avec overboost. Pour la remplacer, à la fin de la même décennie, c’est encore chez le Lion que la BRI fera ses courses, en optant cette fois pour une « simple » berline compacte beaucoup moins rare : la 306 S16. Un peu moins performante que sa devancière, avec son 2.0 atmosphérique de 167 ch associé à une boîte manuelle six rapports, cette trois-portes avait en contrepartie l’avantage de se montrer plus légère, mais aussi moins chère à l’achat comme à l’entretien.
Du temps des 4 x 4 à celui des SUV
Bien loin de ces bolides utilisés à haute vitesse sur autoroute, la gendarmerie possède néanmoins une toute autre facette, beaucoup moins médiatique. Comme l’armée française, à laquelle elle est rattachée, elle a parfois besoin d’intervenir loin du bitume. Dans les années 1980, le 4 x 4 P4, jumeau du Mercedes Classe G, aura ainsi l’honneur d’officier dans les escadrons de gendarmerie mobile. Tandis que le préparateur Dangel fournira, lui, des breaks 504 et 505 équipés de quatre roues motrices à destination des départements d’outre-mer. En 2004, ces territoires verront même débarquer une drôle de 206 revisitée par FAM, avec une garde au sol rehaussée et une motricité renforcée. Mais aujourd’hui l’époque est plutôt aux SUV… utilisés majoritairement sur asphalte. Les deux dernières recrues de la gendarmerie portant un logo Peugeot sont en effet des 5008 PureTech PureTech 130 et des 3008 Hybrid 225, dotés de seulement deux roues motrices dans les deux cas.