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Faits divers – Justice

Dossier : Guerre en Ukraine 

« Vladimir Poutine joue aux échecs, il est devenu imprévisible », juge un général d’armée d’Albi

Lundi 28 février 2022 à 11:10 – Par Jeanne-Marie MarcoFrance Bleu Occitanie

Albi

Faut-il prendre au sérieux la menace nucléaire du président russe Vladimir Poutine qui envahit l’Ukraine ? Le général Roland Gilles, adjoint à la mairie d’Albi (Tarn) et candidat aux législatives était l’invité de France Bleu Occitanie.

Manifestation contre le président Poutine (illustration)
Manifestation contre le président Poutine (illustration) © Maxppp – Simon Becker

L’offensive en Ukraine se poursuit alors que l’armée ukrainienne annonce lundi matin que l’armée de Vladimir Poutine a « ralenti le rythme de l’offensive« . Le président russe, à l’origine de la guerre, a brandi ce dimanche la menace nucléaire. Faut-il prendre au sérieux cette menace ? Le général Roland Gilles, adjoint à la mairie d’Albi (Tarn), candidat aux législatives, ancien directeur général de la gendarmerie nationale et ambassadeur de France en Bosnie-Herzégovine a répondu aux questions de France Bleu Occitanie.

Faut-il prendre au sérieux la menace nucléaire de Vladimir Poutine ? 

Le président Poutine joue, il est dans une gesticulation permanente. Il joue aux échecs mais il est devenu imprévisible donc oui, il faut considérer sa prise de position. Mais on doit savoir qu’il ne joue qu’avec le rapport de force. 

Vous avez déjà rencontré Vladimir Poutine. Vous pensiez qu’il irait si loin ?

Nous n’avons pas suffisamment cru, nous les Occidentaux, qu’il allait attaquer l’Ukraine. À mon sens, il y a eu une faiblesse dans la prise de position du président Biden qui a consisté à dire que les forces de l’Otan ne mettraient pas le pied sur la terre de l’Ukraine. Je dis que c’est une faiblesse parce que Vladimir Poutine ne connait que le rapport de force. Nous, dans les démocraties, nous avons à préserver ces valeurs là, nous prenons en considération l’adversaire, l’ennemi, nous le respectons. Ce n’est pas le cas de Vladimir Poutine qui se comporte comme un dirigeant d’un état voyou et je fais une différence entre les dirigeants et le peuple. 

Quel est le but de Poutine ? Montrer qu’il est le plus fort et que l’Occident n’est rien à côté de la Russie ? 

La Russie a été humiliée avec la chute du mur de Berlin, nous ne l’avons sans doute pas pris suffisamment en considération. Aujourd’hui il veut, après avoir redonné de la fierté au peuple russe, sans doute dans une espèce de mythomanie, recréer un empire d’influence

Vous parlez de mythomanie. On peut s’interroger sur l’état de santé psychologique de Vladimir Poutine ?

Je trouve qu’il y a une évolution, y compris dans la visage, dans le faciès de Vladimir Poutine quand il s’exprime et assurément dans son vocabulaire. Parler de « drogués » ou de « nazis » à la tête de l’Ukraine montre qu’il est en résonnance avec lui-même, tout seul, c’est sans doute un homme isolé qui prend des décisions seul, sans conseil suffisant. 

L’Union européenne décide pour la première fois de fournir des armes à l’Ukraine, un pays en guerre. C’est la bonne stratégie ?  

C’est la bonne stratégie et il faut tout mettre en œuvre pour isoler et affaiblir la Russie. Il faut être volontariste et se repositionner dans le rapport de forces. Vladimir Poutine ne respectera jamais quelqu’un qui est plus faible que lui. Tu es faible, je prends. Tu es d’une force égale à la mienne, je fais attention. Tu es plus fort que moi, je respecte. Il est vraiment dans cette position du rapport de force. Nous devons mettre de côté les faiblesses de comportement qui ont pu être les nôtres, du côté occidental, et nous devons afficher une volonté et une force.  

Si les civils continuent à mourir sous les bombes russes, est-ce qu’il ne faut pas combattre auprès de l’armée ukrainienne ? 

Il faut aider l’armée ukrainienne, les mesures qui ont été prises de livraison d’armes, de soutien de toute nature, sont à mettre en œuvre. Concernant l’intervention en Ukraine, moi je prends acte des positions de tous les pays occidentaux, mais il faut donner un coup d’arrêt et montrer une grande volonté de notre positionnement face à Vladimir Poutine. Cela veut dire, dans des territoires comme la Moldavie, les Pays baltes, la Finlande au Nord, qu’il faut à mon sens positionner des troupes de l’Otan et principalement des forces de pays détenteurs de l’arme nucléaire. 

La ville d’Albi est-elle prête à accueillir des réfugiés ukrainiens ?

Les initiatives sont prises un peu partout, je vais poser la question aujourd’hui mais d’ores et déjà, par des discussions privées, nous avons proposé immédiatement et dès que possible d’accueillir des familles ukrainiennes. Bien sûr il faut le faire. La solidarité avec les Ukrainiens est indispensable.

Jeanne-Marie Marco

Jeanne-Marie Marco

France Bleu Occitanie

Source : www.francebleu.fr

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