Il défonce avec sa voiture le portail de la gendarmerie de Baume-les-Dames: 8 mois de prison avec sursis
Mercredi 18 août 2021 à 19:08 – Par Christophe Mey, France Bleu Besançon
Un homme a été condamné ce mercredi 18 août à huit mois de prison de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Besançon. En mai dernier, il avait défoncé en voiture le portail de la gendarmerie de la gendarmerie de Baume-les-Dames. Le geste d’un homme désespéré, a plaidé la défense.
Les faits, d’une triste simplicité selon les mots de la présidente du tribunal, remontent au 13 mai 2021, jeudi de l’Ascension. Vers 22h15, un homme au volant de sa voiture, se présente devant les locaux de la gendarmerie de Baume-les-Dames dans le Doubs. Il klaxonne, puis sonne à l’interphone. A cette heure, les locaux sont fermés, l’appel est relayé automatiquement au Centre Opérationnel de la Gendarmerie de Besançon. Le conducteur explique qu’il veut des renseignements sur une enquête en cours. Mais la réponse n’arrive pas assez vite à son gré, il remonte dans son véhicule et défonce le portail.
Un homme en souffrance après le viol de sa fille de 6 ans
Les gendarmes qui habitent sur place réagissent aussitôt, armes à la main ils entourent le véhicule, mais l’homme se laisse interpeller sans résistance. Le dépistage d’alcoolémie est sans appel: 2,04 grammes par litre de sang. A la barre, cet habitant d’un village des environs commence par présenter ses excuses aux militaires. Et il explique son comportement par sa souffrance: en mars dernier sa fillette de 6 ans a révélé qu’elle avait été violée lors d’une soirée chez des amis, l’enquête des gendarmes de Baume-les-Dames est toujours en cours.
Et c’est pour savoir où en était cette procédure qu’il s’est présenté nuitamment devant la gendarmerie, après avoir consommé de l’alcool en quantité. « L’histoire de ma fille me travaille, c’est quelque chose que je ne souhaite à aucun parent », dit-il aux magistrats, « je n’avais pas de nouvelles de l’enquête, j’ai agi sous le coup d’une impulsion« .
Pour le ministère public, la vice-procureure Margaret Parietti rappelle l’émoi suscité ce soir là: « des familles vivent dans les locaux de la gendarmerie, et le contexte d’hostilité envers les forces de l’ordre pouvait laisser penser à des motivations beaucoup plus dangereuses« . Mais elle prend acte des efforts du prévenu: depuis les faits, il consulte régulièrement un médecin et soigne son mal-être par l’hypnose. Elle requiert 10 mois d’emprisonnement dont 4 mois avec sursis.
« Vous avez devant vous un homme désespéré, chargé de la culpabilité de ne pas avoir su défendre sa fille, qui se sent impuissant, et qui ne comprends pas que les procédures judiciaires peuvent être longues », plaide son avocate, Maître Ornella Spatafora. « Je vous demande de l’accompagner plutôt que de l’envoyer en prison« , dit-elle aux juges. Le tribunal décide finalement de le condamner à 8 mois de prison avec sursis, il devra continuer à suivre des soins et payer les réparations du portail, il y en a pour près de 10.000 euros.