Joncy (71) : le conseil municipal démissionne pour sauver sa gendarmerie
Etienne Richard, maire de Joncy en Saône-et-Loire, a annoncé la démission collective de son conseil municipal après avoir reçu une lettre du chef de cabinet de Manuel Valls annonçant la fermeture définitive de la brigade de gendarmerie.
Le mouvement avait commencé en avril lorsque la Direction générale de la Gendarmerie nationale avait annoncé vouloir réorganiser ses services et étudier la fermeture de la brigade de Joncy en Saône-et-Loire. Depuis le conseil municipal emmené par son maire Etienne Richard avait multiplié les actions pour l’éviter. Mais la lettre reçue le 6 août dernier du chef de cabinet du ministère de l’Intérieur a ruiné tous leurs espoirs.
Dans cette lettre, que les élus de Joncy jugent «insultante et provocatrice», le chef de cabinet de Manuel Valls explique que la brigade de Joncy «connaît une activité faible et ses effectifs réduits, trois militaires affectés, ne permettent pas un seuil de fonctionnement et des horaires d’accueil au public –hors urgence- satisfaisants.»
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Gendarmerie de Joncy : menace mise à exécution
Le ministère de l’Intérieur acte la fermeture de la gendarmerie de Joncy. Conséquence directe : les élus de la commune démissionnent.
«Nos lettres de démission vont partir à la préfecture », révélait hier, Étienne Richard, le maire de Joncy. Dans un précédent délibéré, pris le 22 mai, tous les élus avaient annoncé qu’ils quitteraient leurs fonctions si la brigade de gendarmerie du village fermait. C’est finalement par un courrier reçu le 6 août, et signé par le chef de cabinet du ministère de l’Intérieur, qu’ils ont appris que la fermeture était désormais actée.
« Après 25 ans de mandat municipal, c’est triste de terminer comme ça. Mais ça fait partie des choses que l’on ne peut pas accepter. » Dans un communiqué adressé à la population le maire dénonce : « Une lettre à la fois insultante et provocatrice vis-à-vis des élus. » Pour lui certains points sont inadmissibles. « Le précédent préfet s’était engagé à ce qu’aucune décision ne soit prise avant qu’il n’ait rencontré les élus sur leur territoire. Ce que ni lui, ni son successeur n’ont fait. » D’autre part, une des raisons évoquée par le ministère de l’Intérieur est « une activité faible et des effectifs réduits. » L’édile insiste : « C’est le groupement de gendarmerie qui organise les horaires d’ouverture et qui décide du nombre de gendarmes sur place. » Quoi qu’il en soit, même si les élus quittent leurs fonctions, il s’engage : « On va quand même s’arranger pour que tous les projets en cours se fassent. Par contre, on va appeler les habitants à ne pas participer aux élections qui vont être organisées pour que ce soit un peu la pagaille. »
Du côté de la préfecture, Magali Selles, secrétaire générale déclare : « Le projet est établi sur des faits objectifs pour avoir le positionnement le plus rationnel. Les gendarmes vont être redéployés sur la communauté de brigade de Tournus où il y a d’avantage d’infractions. »