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Mia et sa mère retrouvées en Suisse : « L’alerte enlèvement a permis d’avoir des témoins »

La fillette de 8 ans qui avait été enlevée mardi aux Poulières par trois hommes au domicile de sa grand-mère a été retrouvée dans un squat à Sainte-Croix, dans le canton de Vaud en Suisse, en compagnie de sa maman. Durant ces cinq jours, les enquêteurs n’auront rien lâché.

Par Les rédactions de Vosges Matin et de l’Est Républicain – 11:22 | mis à jour à 18:38 –

Ce qu’il faut retenir

Dénouement heureux pour la petite Mia, 8 ans enlevée mardi dans les Vosges à la demande de sa mère par trois hommes. La fillette et sa maman ont été retrouvée dans une usine désaffectée à Sainte-Croix, en Suisse.

L’enfant est « en bonne santé », a assuré le procureur de la République de Nancy, François Pérain. Avant de préciser dans l’après-midi que les auteurs présumés de l’enlèvement ont conçu le rapt « comme une opération de type militaire » conduite « de manière déterminée ».

Mia sera de nouveau remise à sa grand-mère, désignée en janvier « tiers de confiance » par la justice.

Découvrez les images de l’usine désaffectée où ont été retrouvées la fillette et sa mère

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18 h 30. – Le grand-père maternel de Mia réagit

Claude Montemaggi, grand-père maternel de Mia, n’est nullement soulagé par le fait que sa fille et sa petite-fille aient été retrouvées par les forces de l’ordre. « C’est une catastrophe. Je crains pour ma fille Lola. Je crains pour ma petite-fille Mia », dit-il

17 h 10. – « Des citoyens qui n’ont jamais fait parler d’eux », selon le procureur de la République de Nancy

Selon le procureur de la République de Nancy François Pérain, les hommes interpellés dans le cadre de l’enlèvement de Mia n’étaient pas connus de la justice.

« Est présenté également un certain « Bouga », demeurant à Amancey dans le 25, qui selon ses dires et les éléments matériels recueillis, a participé à la préparation de l’action. « Bouga » est né en 78, il est animateur.

Ces hommes sont plutôt insérés socialement et ne sont pas connus de la justice. Ce sont des citoyens qui n’ont jamais fait parler d’eux. Ils se sont rencontrés sur les réseaux sociaux et partagent la même communauté d’idées. Ils sont contre l’État, mobilisés contre la dictature sanitaire. Chez « Pichoune », les enquêteurs ont retrouvé de quoi faire un faux certificat médical pour se soustraire à une vaccination si celle-ci devenait obligatoire.

Ces individus pensent que les enfants placés dans le cadre de la protection de l’enfance sont enlevés injustement à leurs parents. Toutes ces opinions ne constituent pas un délit, mais ils pensent qu’il faut agir pour restituer les enfants placés à leurs parents. Là, nous tombons bien dans le domaine de la loi pénale.

« Bouga » va entretenir des contacts via les réseaux sociaux avec Lola Montemaggi et va mobiliser une équipe pour soustraire Mia à sa grand-mère maternelle. Une expédition va être organisée avec une phase préparatoire, selon les déclarations des mis en cause étayées par des éléments matériels. Un budget de 3000 € a été dégagé pour les frais courants (essence, péage…). Une partie de l’argent a été remise à la mère de l’enfant.

Un speech avait été préparé afin que les deux faux éducateurs sachent ce qu’ils avaient à dire. Une fausse convocation avait également été préparée. »

Le cinquième suspect interpellé habitait rue des rosiers à Amancey, dans le Doubs. Photo ER/Arnaud CASTAGNE

16 h 50. – Qui sont les cinq hommes qui ont participé à l’enlèvement de Mia ?

Lors d’une conférence de presse, le procureur de la République de Nancy a précisé le profil des cinq hommes impliqués dans l’enlèvement de Mia aux Poulières, dans les Vosges. Quatre ont reconnu avoir participé activement à l’expédition visant à enlever la fillette. Le cinquième n’a pas participé à la phase active, mais a reconnu avoir participé à sa préparation et a gardé des liens avec le groupe actif.

« Le groupe actif est composé de cinq hommes : « Jeannot », qui demeure aux Lilas dans le 93, né en 1960, sans profession ; Pichoune, qui demeure à Paris, né en 1963 et qui est intermittent du spectacle ; « le Corbeau », né en 1997, qui demeure à Varreddes dans le 77,  qui perçoit l’allocution adulte handicapé et qui vit chez ses parents ; « Bruno », né en 1961, demeurant à Cons-la-Grandville dans le 54, directeur technique travaillant pour une entreprise luxembourgeoise. Enfin « Basi », qui est en voie d’identification, qui n’a donc pas été interpellé à ce jour, sur lequel je ne donnerai donc aucune indication. »

Le colonel Brice Mangou, commandant du groupement départemental de gendarmerie des Vosges. Vidéo Alexandre POPLAVSKY

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16 h 35. – « L’alerte enlèvement a permis d’avoir des témoins qui ont vu des choses », selon le colonel Le Gallo, de la section de recherche de Nancy

Lors d’une conférence de presse, le colonel Le Gallon, de la section de recherche de Nancy, est revenu sur l’interpellation de la mère de Mia en Suisse.

« Ça a été une belle course poursuite à la fois en France et en Belgique, puisque la Mercedes qu’on avait identifiée est partie en Belgique. Elle appartenait à un ressortissant français, mais qui vivait en Belgique. C’était d’abord une fausse piste, mais ensuite, les éléments de l’enquête ont permis de se diriger vraiment vers la Suisse.

L’alerte enlèvement a permis d’avoir des témoins qui ont vu des choses et qui ont pu donner du sens à ce qu’ils avaient vu. Grace à eux, à deux reprises, deux témoins avaient vu des choses à côté du lieu de l’enlèvement, notamment sur le parking du Tholy, ce qui a permis d’identifier les véhicules que les ravisseurs avaient utilisés.

Un troisième témoin, une infirmière française qui travaille en Suisse, avait elle aussi vu l’alerte enlèvement. Elle a vu arriver un homme avec une Porsche Cayenne qui a essayé de confier Lola et Mia à la Croix Rouge, qui était en fait un hôpital normal. Son comportement l’avait attirée. Elle s’est aperçue que dans la voiture se trouvait une femme et une fille. Ce sont les autorités suisses qui ont pu continuer cette filature avec quelques marques de discontinuité car elles arrivaient et repartaient. »

Le colonel Le Gallo, de la section de recherche de Nancy. Photo Cédric JACQUOT

16 h 25. – Une voiture quitte le domicile de la grand-mère sous escorte

Une voiture vient de quitter le domicile de la grand-mère de la petite Mia, aux Poulières, dans les Vosges. Elle est escortée par deux véhicules de gendarmerie. À l’intérieur se trouvent trois personnes. La grand-mère pourrait faire partie des passagers du véhicule. La destination de cette voiture n’est pas connue.

16 h. – Un mandat d’arrêt européen demandé pour rapatrier la mère de Mia

Le procureur de la République François Pérain a annoncé ce dimanche après-midi lors d’une conférence de presse qu’un mandat d’arrêt européen afin que Lola Montemaggi puisse être rapatriée en France.

Le suspect interpellé dans le Doubs vendredi sera quant à lui transféré vers Nancy.

Un Français qui vivait en Suisse a lui aussi été interpellé. Tout comme pour la mère de Mia, un mandat d’arrêt européen a été demandé.

15 h 15. – « Une opération militaire »

Les auteurs présumés de l’enlèvement de la petite Mia ont conçu le rapt « comme une opération de type militaire » conduite « de manière déterminée », a déclaré le procureur de la République de Nancy François Pérain.

Les suspects, dont cinq sont en cours de présentation à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen, avaient baptisé leur action, « opération Lima », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse à Nancy.

Enlèvement de Mia : « opération militaire », fausse convocation, le procureur raconte en détails dans notre article

14 h 50. – Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réagi sur Twitter

Sur Twitter, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a réagi au dénouement de l’enlèvement de Mia. « Merci aux plus de 200 gendarmes mobilisés pour retrouver #Mia saine et sauve ! », dit-il.

La mère de Mia serait venue prendre le café samedi « à la Baz », à Sainte-Croix, en Suisse. Photo Bertrand JOLIOT

14 h 30. – Mia sera remise à sa grand-mère dans les Vosges

Au cours de sa conférence de presse assurée ce dimanche matin à Nancy, le procureur de la République François Pérain a annoncé que Mia « sera remise à sa grand-mère ». La protection judiciaire de la jeunesse a été mandatée pour immédiatement la récupérer en Suisse.

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13 h 45 . – Une interpellation « violente » selon les occupants de l’usine

Au café en bois qui jouxte l’ancienne usine Reuge de la rue des Rasses à Sainte-Croix, c’est la stupéfaction. Deux personnes sont là, « à la Baz », et se disent encore très choquées. Vers 10 h 30, deux fourgons de la police cantonale et une quinzaine de policiers ont débarqué, « six ou sept, encagoulés, vêtu de noir ont ont violemment intercepté Mia tandis que les autres ont encerclé la mère de la fillette », selon eux très calme.

La mère de Mia serait venue prendre le café samedi dans leur local. Chez les occupants, personne n’a pensé un seul instant qu’il pouvait s’agir de Mia. Ils n’ont compris qu’au moment de l’intervention.

Le bâtiment est une usine désaffectée qui fabriquait des boîtes à musique. Il est occupé par l’association depuis deux hivers comme ils disent. Selon eux ce serait plutôt une association artistique alternative alors que les habitants de Sainte-Croix, comme les autorités, parlent de squat.

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Le maire des Poulières a rendu visite à la famille

Jean-Luc Thiriet, le maire des Poulières, a rendu visite à la famille ce dimanche : « Ils m’ont dit qu’ils étaient heureux, ils ont le temps long de la voir », confie-t-il.

12 h 38. – Des gendarmes se trouvent actuellement devant le domicile de la grand-mère de Mia

Mia et sa mère Lola Montemaggi ont été retrouvées ce dimanche matin en Suisse. Des gendarmes se trouvent actuellement devant le domicile de la grand-mère de la fillette, dans le petit village des Poulières. C’est ici que l’enfant a été enlevée ce mardi 14 avril.

12 h 26. – Mia et sa mère retrouvée dans un squat

Mia et sa mère ont été retrouvées ce dimanche matin dans un squat à Sainte-Croix, dans le canton de Vaud, en Suisse. Selon le procureur de la République de Nancy, elles se trouvaient plus précisément dans une usine désaffectée.

« Les investigations ont permis de déterminer que Lola Montemaggi avait passé une première nuit en Suisse dans un hôtel à Estavyer-le-Lac (canton de Fribourg) avant d’être hébergée par une femme à Neufchatel et d’être déposée à cet immeuble squatté à Sainte-Croix », a-t-il précisé.

« Ce sont près de deux cents gendarmes qui sont intervenus à un titre ou un autre dans le cadre de cette enquête », souligne le procureur de Nancy.

12 h 20. – Le fils de la grand-mère de Mia réagit

Nous avons réussi à joindre durant un très court instant un membre de la famille de la petite Mia (le fils de la grand-mère), ce dimanche en toute fin de matinée : « Nous sommes super contents de la nouvelle, laissez-nous digérer tout ça. Nous n’avons pas dormi, nous n’avons pas mangé. C’est trop d’émotions ces derniers jours, ça remonte. Laissez-nous nous réjouir de cette très bonne nouvelle ».

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11 h 22. – Mia et sa mère ont été retrouvées

Le procureur de la République de Nancy François Pérain a annoncé ce dimanche matin que la petite Mia, 8 ans, enlevée mardi dernier dans le petit village des Poulières, dans les Vosges, a été retrouvée. La fillette se trouvait avec sa mère dans un squat à Sainte-Croix, dans le canton de Vaud, en Suisse. L’interpellation a eu lieu à 10 h 45

« L’enquête avance à grands pas », avait assuré Nicolas Heitz, le procureur de la République d’Épinal vendredi lors de sa deuxième conférence de presse dans le dossier de l’enlèvement de Mia. « Il n’est pas à exclure que la mère et son enfant aient pu quitter le territoire national. » Les enquêteurs étaient déjà incontestablement sur une piste.

Depuis cinq jours, tout le monde retenait son souffle. Et plus encore les 90 gendarmes qui travaillaient jour et nuit en vue de retrouver la fillette le plus vite possible.

La gendarmerie ici aux Poulières, où la petite Mia avait été enlevée. Photo VM /Philippe BRIQUELEUR

L’enfant de 8 ans a été retrouvée saine et sauve ce dimanche dans un squat à Sainte-Croix, dans le canton de Vaud en Suisse, pays où sa mère, Lola Montemaggi, 28 ans, qui était à ses côtés à l’arrivée des forces de l’ordre, avait décidé de se réfugier juste après l’enlèvement. Rapt dont celle « qui voulait vivre en marge de la société » aurait été l’instigatrice en demandant l’aide de personnes rencontrées via internet et suspectées être survivalistes d’extrême droite, suivies dans une enquête parallèle par les services de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Trois véhicules identifiés

Les investigations auront duré sans interruption depuis mardi 13 avril, jour où Mia a été enlevée au domicile de sa grand-mère vers 11 h 30 dans une commune située à un saut de puce de Bruyères. L’enfant avait été confiée à sa mamie désignée « tiers de confiance » par la Justice depuis janvier dernier.

« L’opération préparée conjointement et de façon minutieuse et précise » avait eu lieu suite à la visite de deux hommes qui s’étaient présentés comme étant des professionnels de la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse). Pensant bien faire, la grand-mère a remis l’enfant aux deux hommes et à un troisième individu qui attendait au volant d’un Volkswagen Transporter. Après vérifications, l’enlèvement de la fillette ne pouvait être, malheureusement, qu’une évidence aux yeux de la grand-mère.

Trois véhicules (Volkswagen Transporter, un Citroën C15 et une Mercedes immatriculée en Belgique), des allées et venues de plusieurs hommes et d’une femme, avaient intrigué des témoins qui ont pu relever les plaques minéralogiques des différentes voitures.

La petite Mia avait été enlevée mardi dans le petit village des Poulières, dans les Vosges. Photo DR

Quatre hommes, sans antécédent judiciaire, ont été interpellés à Paris, en Ile de France et en Meurthe-et-Moselle. Un cinquième, âgé de 43 ans, a été arrêté vendredi dans le Doubs.

Lors de la garde à vue des quatre premiers suspects arrêtés , seul un mis en cause a souhaité garder le silence. Les trois autres ont revendiqué l’enlèvement de la fillette qu’ils ont qualifié « d’extraction et d’exfiltration » ; de « résistance à la barbarie de ce système ».

Ces auteurs présumés qui ont reconnu avoir remis Mia à sa mère vingt minutes après l’enlèvement, ont été déférés ce dimanche devant un magistrat instructeur de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy. Le parquet d’Épinal s’étant dessaisi du dossier, en raison des infractions d’une particulière complexité en bande organisée.

On ignore quel chef d’inculpation sera retenu contre la mère de Mia « qui s’estimait injustement séparée de son enfant ». La petite fille et sa mère devraient être ramenées en Lorraine.

Le communiqué de François Pérain, procureur de la République

Le procureur de la République de Nancy François Pérain a livré un communiqué.

« Je vous informe que Mia et sa mère viennent d’être découvertes dans un squat de la commune de Sainte-Croix – canton de Vaud en Suisse. Cette découverte est l’aboutissement des investigations menées à la demande du parquet de la JIRS de  Nancy par la police fédérale helvétique et la police cantonale de Vaud agissant sous l’autorité du parquet de Fribourg. Nous remercions les autorités suisses de cet investissement hors normes qui a permis la localisation de la fugitive et de sa fille dans un temps très court.

Deux gendarmes ont été missionnés sur le territoire suisse pour assister leurs collègues helvétiques ( police fédérale, polices cantonales de Fribourg, Neufchâtel, Jura, Valais et Vaud)

Ce sont près de deux cent gendarmes qui sont intervenus à un titre ou un autre dans le cadre de cette enquête menée depuis le 13 avril 2021 (6 jours d’enquête). Je salue également l’engagement de la SR de Nancy et des unités du groupement de gendarmerie des Vosges.

Les investigations ont permis de déterminer que Lola Montemaggi avait passé un première nuit en Suisse dans un hôtel à Estavyer-le-Lac ( canton de Fribourg) avant d’être hébergée par une femme à Neufchâtel avant d’être déposée à cet immeuble squatté à Sainte-Croix. »

Source : www.vosgesmatin.fr

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