Loire-Atlantique : le chasseur vole le cannabis d’une plantation et le cache au congélateur
Un homme de 35 ans, chasseur à Issé (Loire-Atlantique), a été condamné pour détention de fusils non déclarés et détention de cannabis à son domicile. La drogue était au congélateur
Publié le 20 Mar 21 à 18:12
Un Gitan de 35 ans a été condamné, mercredi 17 mars 2021, en comparution immédiate à dix mois de prison avec sursis simple, sans obligations et interdictions particulières, après la découverte le mois dernier de 5 kg d’herbe de cannabis dans sa maison d’Issé (Loire-Atlantique).
Altercation armée entre gens du voyage : quatre fusils retrouvés
Le 16 février 2021, les gendarmes étaient arrivés à 7h du matin chez cet homme dans le cadre d’une enquête sur une altercation armée entre membres de la communauté des gens du voyage.
Ils avaient alors retrouvé quatre fusils chez ce chasseur, dont trois jamais déclarés en préfecture : il s’agissait de « vieux trucs » et de « souvenirs » de famille, a expliqué le prévenu lors de son procès au tribunal.
Huit sacs d’herbe de cannabis retrouvés
Les militaires avaient aussi retrouvé des lampes de culture, des ventilateurs et des balances. Surtout, six sacs d’herbe de cannabis se trouvaient au congélateur, et deux décongelaient sur le plan de travail de la cuisine… L’homme s’est expliqué.
Je me baladais l’été dernier avec mon chien, entre Issé et Châteaubriant, quand je suis tombé sur une plantation. Comme je suis fumeur, j’ai tout mis dans des sacs. Et, pour pas que ça pourrisse comme des légumes, je l’ai mis au congélateur, pour essayer de conserver la verdure.
« Sur vos quatre enfants, les deux plus grands ont 14 et 15 ans… Ils auraient très bien pu tomber dessus. Que penseriez-vous s’ils en fumaient ? », lui a fait remarquer la présidente du tribunal correctionnel de Nantes. « Je ne serais pas content, je les gronderai », a répondu ce « simple consommateur » de cannabis.
Il ne faisait pas de trafic de drogues
Le prévenu avait par ailleurs acheté des lampes et des ventilateurs car il voulait « essayer de faire pousser des fruits et des légumes » – plus précisément « des fraises » et « des citrons », a-t-il dit aux trois juges. « Mais je l’ai jamais fait car je n’ai jamais branché la lumière », a ajouté cet homme qui a « des difficultés avec la lecture et l’écriture ».
L’enquête de gendarmerie n’avait pas permis d’établir l’existence d’un réel « trafic » de drogue et le prévenu avait donc simplement été renvoyé devant la justice pour « détention » et « usage » de stupéfiants.
Cet allocataire du Revenu de solidarité active (RSA), qui ne travaille pas, a été jugé en comparution immédiate en raison de son passé pénal : déjà condamné cinq fois, il ne s’est pas présenté à son procès les deux dernières.
Dix mois de prison avec sursis, ses fusils confisqués
« Pour être sûr que monsieur se présente devant ses juges, il faut que ce soit entre deux gendarmes », a justifié le procureur de la République. Le manque de collaboration du prévenu à l’enquête a aussi exaspéré le magistrat. « Quand il a dit qu’il avait trouvé ce cannabis dans la nature, les gendarmes lui ont demandé l’endroit précis, pour aller couper ce qui restait, mais il a été incapable de le donner », a relevé le représentant du parquet.
Il avait requis en conséquence un an de prison avec sursis probatoire : cela aurait obligé le prévenu, pendant deux ans, à suivre des soins et rechercher activement du travail. Celui-ci se prévalait justement d’une « promesse d’embauche » dans une société de travaux publics de Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine).
Au final, le tribunal correctionnel de Nantes a surtout confisqué les quatre fusils de l’homme et lui a interdit d’en détenir de nouveaux pendant deux ans.
GF (PressPepper)