MOSELLE
Stups , reine des batailles pour les gendarmes
Zone frontalière, la Moselle est l’un des territoires les plus en proie aux réseaux de trafiquants. En 2020, grâce aux cellules du renseignement opérationnel notamment, les gendarmes peuvent être fiers de leurs résultats en matière de lutte contre les stups.
Par Clara HESSE
Des petits points de deals aux réseaux internationaux de trafiquants, la lutte contre le trafic de stupéfiants est l’une des priorités du gouvernement. Zones frontalières, le département de la Moselle, et plus largement la région Grand Est, sont particulièrement touchées par le fléau. Dans le but de l’endiguer, le « plan stup » de 2019 lancé par le gouvernement a permis la création de cellules du renseignement opérationnel sur les stupéfiants (Cross).
En Moselle, 61 trafics démantelés en 2020
Déployées dans chacun des départements, elles permettent une coordination efficace entre police, douane et gendarmerie. « En facilitant le partage du renseignement de terrain, l’objectif des Cross est de mieux identifier les trafics mais aussi de pouvoir les anticiper », explique le lieutenant-colonel Régis Fonseca, du groupement de gendarmerie départemental de la Moselle. « Ne plus travailler chacun de son côté permet aussi d’éviter de travailler sur les mêmes personnes. »
En 2020, grâce à cette coopération, ce sont 61 trafics qui ont pu être démantelés en Moselle. Parmi eux, des pontes du crime organisé tombés grâce au craquage du réseau mondial de communication chiffrée, Encrochat , mais aussi du menu fretin. « Le menu fretin est autant recherché que les gros poissons car la petite délinquance crée un véritable trouble à l’ordre public, gangrenant parfois des quartiers entiers », poursuit-il.
10 % de la saisie totale en France d’héroïne
Si la Covid-19, avec ses fermetures de frontières et déplacements limités, a mis un coup de frein au trafic avec de grosses pénuries, les trafiquants ont réussi à s’adapter. Les forces de gendarmerie aussi. Sur la même période, elles ont saisi : 4kg de cocaïne, 42kg d’héroïne, 108kg de résine de cannabis, 46kg d’herbe de cannabis, 672 pieds de cannabis pour la culture, 684 cachets d’ecstasy et 210 000 euros. « Pour info, les 42kg saisis en Moselle en 2020 représentent 10 % de la saisie totale en France d’héroïne », précise le colonel Denis Hebinger, de la SR de Metz.
La « Brigade numérique » pour dénoncer anonymement
Avec la récente mise en place de la plateforme « Brigade numérique », les citoyens lambda peuvent aussi prendre part à la lutte contre le trafic de stups. Via un formulaire de contact anonyme , ils peuvent dénoncer les points de deal contre lesquels ils n’oseraient pas déposer plainte. « Si la parole se libère, les dénonciations sont à prendre avec des pincettes », prévient le colonel François Despres, officier adjoint chargé de la police judiciaire pour le Grand Est. « Certains dealers en profitent pour balancer la concurrence. »