« Place aux immortels » : prix du roman de la gendarmerie 2021
Lancé il y a un an avec la complicité des Éditions Plon, le prix du roman de la gendarmerie a pour objectif de mieux faire connaître l’Institution à travers des œuvres littéraires. Un pari réussi, puisque Patrice Quélard, lauréat de cette première édition, est parvenu à embarquer le jury dans une histoire mettant à l’honneur la mission méconnue de la prévôté en pleine Première guerre mondiale.
« La gendarmerie, c’est l’histoire de femmes et d’hommes au contact de ce qu’il y a de plus beau, mais aussi de ce qu’il y a de plus laid dans l’humanité », faisait remarquer le général de corps d’armée Bruno Jockers, major général de la gendarmerie, lors de la remise du prix du roman de la gendarmerie, le 2 mars dernier. Si, de ce fait, l’Institution demeure une vraie source d’inspiration pour les créateurs de fictions destinées au petit comme au grand écran, elle reste plutôt délaissée par les romanciers. Une absence à laquelle la gendarmerie a voulu remédier, en instituant ce prix littéraire avec la complicité des Éditions Plon.
Un roman passionnant faisant l’unanimité
Lancé en février 2020, ce premier cru a déjà suscité un certain engouement, puisque 45 manuscrits ont été réceptionnés par la célèbre maison d’édition. Les pages, noircies par des gendarmes comme des néophytes, ont mis en exergue la richesse du sujet, à travers différents styles (polars, romances, romans historiques, fantastiques, etc). Après un premier travail de pré-sélection, opéré par Plon, le jury a dû faire son choix parmi les trois manuscrits restants. « Ils étaient vraiment tous différents, puisqu’il y en avait un plutôt fantastique, l’autre portant sur une enquête, et le dernier davantage littéraire », décrit la romancière Virgine Carton, membre du jury.
Associant aussi bien des gendarmes et des anciens de l’arme que des civils de renom (Maxime Chattam, Nikos Alliagas, Yves Thréard ou encore Bertrand Lacaze), ce jury éclectique n’a cependant pas mis longtemps à se mettre d’accord ! Après s’être réunis pour délibérer en octobre dernier, le choix des quatorze membres s’est porté sur l’œuvre de Patrice Quélard, « Place aux immortels » : l’histoire d’un lieutenant de gendarmerie habité par la quête de la vérité, Léon Cognard, chargé d’assurer la police au sein d’une unité d’infanterie confrontée dans le même temps à l’horreur de la Grande guerre. « C’est un livre puissant, avec un héros très attachant, qui m’a fait penser, par certains aspects, à « Au revoir là-haut », de Pierre Lemaître », explique le général 2S Jean-Claude Gin. « Le sujet est à première vue assez difficile et technique, mais plus on avance dans l’intrigue, plus on s’attache au personnage et on en veut encore. Je voudrais que ce soit le héros d’une série ou même d’un film », renchérit l’auteur Éric Delbecque.
Une très belle découverte
En réalité, l’œuvre n’aurait peut-être jamais vu le jour sans ce prix littéraire. « J’avais déjà écrit un synopsis sur un coin de table, mais c’était resté en l’état dans un tiroir. Au moment du concours, je l’ai ressorti et le roman a été écrit en quarante jours chrono ! », raconte Patrice Quélard. Si l’auteur n’a pas de famille en gendarmerie, il est néanmoins habitué à côtoyer ses militaires et leur progéniture en tant que directeur d’école à proximité d’une caserne, « Je salue leur courage quotidien ! ». Passionné d’histoire, il a pu se nourrir de la thèse de doctorat d’un ancien gendarme portant sur le sujet, mais aussi des conseils avisés d’un ami gendarme. Se décrivant ainsi comme un « auteur à temps partiel et apprenti humain à temps plein », sa curiosité lui a permis d’accoucher d’un chef-d’œuvre.
Saisissant d’authenticité et d’humanité, le roman n’a pas eu de mal à emporter l’adhésion du jury. « C’était comme une évidence ! Nous avons découvert un auteur formidable, bluffant par son originalité et sa grande maîtrise », reconnaît Céline Thoulouze, directrice des Éditions Plon. De son côté, le major général se félicite que la thématique abordée par ce premier lauréat soit la prévôté : « une mission méconnue qui n’a pas tant changé ça ! On perçoit bien ici toute la difficulté de faire respecter les règles à des femmes et des hommes risquant leur vie pour la patrie. »
Vous aimeriez que ce livre rejoigne rapidement votre table de chevet ? « Place aux immortels » est en vente dans les librairies dès ce jeudi 18 mars.
Vous avez une idée de roman en lien avec la gendarmerie nationale ? Participez à la deuxième édition du prix et envoyez votre manuscrit aux Éditions Plon avant le 10 juin prochain. « Ne vous bridez pas et laissez parler votre sensibilité, puisez dans ce que vous avez de plus sincère ! », conseille Virginie Carton. Alors, à vos stylos !