Articles

Le - Trois ans de prison pour avoir foncé sur un gendarme avec sa voiture, à Orléans

Justice

Trois ans de prison pour avoir foncé sur un gendarme avec sa voiture, à Orléans

ORLÉANS JUSTICE

Publié le 27/02/2021 à 09h03

Trois ans de prison pour avoir foncé sur un gendarme avec sa voiture, à Orléans
Les gendarmes et le jeune conducteur ont fait une course-poursuite, le soir du 12 février, entre Chécy et Orléans. © La République du Centre

Les gendarmes et le jeune conducteur ont fait une course-poursuite, le soir du 12 février, entre Chécy et Orléans. © La République du Centre

Un homme de 22 ans a été condamné à trois ans de prison, vendredi 26 février, en comparution immédiate. Il lui était notamment reproché d’avoir refusé d’obtempérer et d’avoir foncé sur un militaire qui avait répliqué en faisant usage de son arme.

Double refus d’obtempérer, délit de fuite et violences contre un gendarme commis le 12 février, dans la soirée, à Chécy et Orléans. Vendredi 26 février, dans la soirée, Steven Nouri, 22 ans, a été jugé pour ces quatre faits en comparution immédiate. En récidive pour la plupart. Sept condamnations figurent déjà à son casier. Le jeune homme ne s’en cache pas, il a « un problème avec la vitesse », lui dont le permis a déjà été suspendu. Avec les règles et l’autorité, visiblement aussi.

Un kebab entre copains après le couvre-feu

Ce soir-là, il quitte son domicile de Saint-Jean-de-la-Ruelle pour récupérer un ami et deux connaissances avec le véhicule de sa sœur. Ensemble, malgré le couvre-feu, ils partagent un kebab dans la voiture, stationnée sur la chaussée, à Chécy.

Un véhicule de gendarmerie les dépasse et c’est là qu’il démarre, par peur d’être verbalisé puisque le couvre-feu est en vigueur.

« Je ne voulais pas prendre une amende », explique-t-il, assez sûr de lui.

Il s’engage alors à grande vitesse (70 ou 80 km par heure) dans des rues sinueuses, éteint ses feux d’après les gendarmes, et emprunte un rond-point à contresens. Les gendarmes sont à sa poursuite, avertisseurs sonores et lumineux enclenchés, ce que conteste le prévenu.

Orléans : les gendarmes tirent sur une voiture après avoir été percutés

Deux vidéos de dernière minute

De façon inhabituelle et inattendue, deux vidéos seront montrées au tribunal par l’avocate de la défense, Me Nadia Echchayb, sur son smartphone personnel. Ce qui a soulevé un assez vif débat, le procureur estimant que cette pièce, une clé USB, lui ayant été transmise juste avant l’audience, « à 18 h 26 », il n’avait « aucun moyen d’y accéder », les ordinateurs du tribunal n’acceptant pas ces clés.

C’est la première fois que j’assiste à une telle situation. C’est un simulacre de contradictoire. Cette pièce n’est pas recevable, s’est indigné Christian Magret.

Le tribunal a malgré tout regardé ces courts extraits, qui sont « inopérants. On n’apprend rien », estime Me Aurélien Deverge, avocat de la partie civile.

La poursuite continue. Une fois arrivé sur la tangentielle, Steven Nouri roule à 180 km/h, selon les gendarmes, ce que le prévenu juge impossible.

Il prend la sortie Orléans centre, en direction de l’avenue des Droits-de-l’Homme et doit ralentir en raison de la présence d’un automobiliste devant lui. Les gendarmes, distancés, arrivent et serrent la voiture de Steven.

« Je n’ai jamais  voulu foncer sur lui »

Un des gendarmes sort alors et raconte que le prévenu lui a foncé dessus, qu’il s’est senti tétanisé et qu’il a cru que c’était fini pour luiIl a alors fait usage de son arme (une autre enquête est en cours à ce sujet).

« Je n’ai jamais voulu foncer sur lui »,
se défend le jeune homme, qui reconnaît qu’il est encore choqué par ces tirs.

Une grande partie des débats a tourné autour des manœuvres effectuées par Steven : une marche arrière uniquement, comme il le soutient, pour se dégager et fuir. Sur le second court extrait de vidéo, ses amis l’incitent à reculer. Mais que s’est-il passé avant et après ? Ou bien une marche avant dans le but de foncer sur le gendarme, comme l’affirme ce dernier, aujourd’hui en arrêt.

« Il traîne avec des personnes pas fréquentables »

« Un véhicule, c’est une arme. Foncer sur un gendarme, ce sont des violences volontaires », rappelle Me Deverge qui réclame une expertise psychologique de la victime pour évaluer l’indemnisation.

Le procureur, lui, insiste sur la « détermination du conducteur et son périple extrêmement dangereux ». Pour ces « agissements violents » et ce « défi lancé à l’autorité », il requiert 3 ans ferme.

Me Echchayb nuance et rappelle que son client « ne pose pas de problème la semaine », qu’il a un CDI et qu’ »il traîne avec des personnes pas fréquentables le week-end ». Elle demande une peine aménagée.

Le tribunal suivra pourtant les réquisitions. Steven Nouri a pu embrasser sa mère, qui était en larmes, avant de partir en prison.

Des policiers et gendarmes sans arme, ça existe… et c’est même répandu 

Marie Guibal

Source : www.larep.fr

Be Sociable, Share!