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Une brigade pour les familles

Sécurité – Sécurité-justice

18 gendarmes référents “brigade de protection des familles” ont été formés. / Photo DDM, Sébastien Lapeyrere.

18 gendarmes référents “brigade de protection des familles” ont été formés. / Photo DDM, Sébastien Lapeyrere.

Une brigade de protection des familles vient d’être créée : une trentaine de gendarmes volontaires répartis sur l’ensemble du territoire se sont portés volontaires pour être référents… et être formés.

+ 20 % en un an

«Ce phénomène dans le département connaît une très nette et inacceptable progression, insiste la préfète Catherine Séguin. + 20 % en 2017 par rapport à 2016 !»

«Nous avons là une problématique particulièrement saillante dans le Gers : au niveau national les atteintes aux personnes représentent 18 % des affaires, 20 % ici», indique la procureure.

«Notre objectif est bien d’enrayer cette forme de délinquance, tout d’abord stopper sa progression : en 2017, au nombre des dossiers d’atteintes physiques aux personnes, 144 femmes étaient victimes contre 129 en 2016», indique le colonel Detchebery, commandant du groupement de gendarmerie du Gers. Il ajoute : «Depuis le début de l’année, nous avons enregistré 219 agressions physiques soit une hausse de 10 % par rapport à la même période l’an passé !»

Une statistique d’autant plus alarmante qu’elle s’inscrit dans un cycle de progression continue pour ce type de faits dans le Gers.

La préfète explique : «La réponse à ce type d’acte est judiciaire, certes, mais pas seulement. Elle constitue un champ large et complexe qui méritait des intervenants plus sensibilisés et formés. Car, il faut prendre en charge une femme, souvent réfugiée dans le déni, mais aussi parfois des enfants. Nous sommes aussi dans le champ social, familial, éducatif où d’autres acteurs sont appelés à intervenir : institutions de l’État, du Département, associations… Ces violences obligent à entrer dans l’intimité des familles et des couples.» Elle ajoute : «Il convient de mettre en place un traitement réactif, fluide et spécifique, des victimes comme des auteurs. En tout premier lieu, la qualité de l’accueil du plaignant doit être exemplaire ; il s’agit de la prise en compte d’une souffrance où la libération de la parole doit se faire au mieux, pour que la qualité de l’enquête fasse passer la personne de la situation de victime à celle de plaignante et débouche sur une sanction appropriée.»

À propos de qualité de l’enquête, le colonel affirme : «C’est quelque chose d’important à réaliser et nous en aurons les moyens. Nous organiserons un accueil individualisé dans un local isolé ; et s’il faut un enquêteur féminin, nous irons le chercher dans une autre brigade.»


Pas de main courante

La procureure de la République Charlotte Béluet se montre particulièrement attentive à la problématique des atteintes aux personnes : «J’ai absolument proscrit la main courante». Autrement dit, chaque plaignant(e) doit être entendu(e). «Pendant trop longtemps on est resté sur des violences invisibles, étouffées, qui ravagent le corps autant que les esprits des victimes directes et incidentes, notamment les enfants. Dans 90 % des cas, le violent, le prédateur, c’est l’homme ! Et dans 58 % des cas l’alcool est présent au sein du couple.»

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