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Le - Police, gendarmerie : le budget 2015 a été voté

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Photo archives AFP
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Photo archives AFP

L’Assemblée nationale a adopté le budget 2015 de la police et de la gendarmerie, et prolongé jusqu’à fin 2017 la possibilité que les collectivités locales participent au financement de l’immobilier de la police, de la gendarmerie et de la justice.

Socialistes, écologistes et radicaux de gauche ont voté en première lecture pour les crédits 2015 de la mission Sécurités (police, gendarmerie, sécurité civile, sécurité routière), saluant notamment «le renforcement des moyens humains après des années de réduction d’effectifs».

Le Front de Gauche s’est abstenu au motif que «les efforts même réels ne remédient pas à l’insuffisance récurrente de moyens», mais son orateur Gabriel Servile a voté pour, devant «l’écoute attentive dont bénéficie la Guyane».

UMP et UDI ont voté contre un budget «d’affichage». «Les plus cachent pas mal de moins et votre budget est à l’image de votre politique (…) dont les résultats ne sont pas à la hauteur de vos discours», a ainsi déclaré l’UMP Guy Geoffroy.

Sur ce budget figurant dans les priorités gouvernementales, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a souligné que les crédits étaient globalement en hausse (+0,5% pour la police à 9,69 milliards d’euros et +0,4% à environ 8 milliards pour la gendarmerie) sur fond d’ »effort historique» de réduction des dépenses et que des postes seraient à nouveau «recréés», 405 en additionnant police et gendarmerie.

Il a insisté sur «la volonté du gouvernement de préserver la capacité opérationnelle des forces de sécurité», et ce «dans un contexte de menaces sérieuses et multiformes», mais aussi sur «la parole honorée» pour améliorer les conditions matérielles de vie et de travail des personnels de sécurité.

S’il a concédé que «ce budget ne réglera pas tout, notamment car la RGPP a laissé des empreintes fortes», le député apparenté PS Yves Goasdoué a affirmé que «budget après budget, nous redressons la barre».

Le gouvernement a fait adopter un amendement rétablissant, jusqu’en 2017, la possibilité pour les collectivités territoriales de maintenir leur engagement dans le financement de l’immobilier de la police, la gendarmerie nationale des forces de sécurité.

L’objectif est de ne pas remettre en cause plusieurs projets immobiliers en cours de montage voire programmés, par exemple pour la police à Torcy, Corbeil-Essonne et Sarcelles, ou à Deuil-la-Barre et Digne-les-Bains. Sans ce dispositif, le ministère devrait financer seul 131 millions d’euros sur cinq ans, a souligné M. Cazeneuve.

L’UMP, qui a voté l’amendement, s’est demandé s’il ne faudrait pas pérenniser cette procédure.

Des orateurs de droite mais aussi de gauche se sont montrés préoccupés du «malaise» des forces de sécurité, évoquant plus de 40 suicides de policiers et gendarmes depuis début 2014.

Présent dans les esprits, le décès de Rémi Fraisse sur le site du barrage de Sivens (Tarn) a été évoqué indirectement. L’orateur des radicaux de gauche Stéphane Claireaux, après une référence aux grenades offensives dont le ministre a suspendu l’usage, a plaidé pour «former parfaitement» les forces de l’ordre aux moyens de défense dont elles disposent.

L’écologiste Paul Molac n’en a pas parlé. Il a réclamé en revanche des avancées sur des fichiers comme le Stic, douté de l’efficacité de la vidéosurveillance ou alerté sur la hausse des cambriolages en zone rurale, notamment dans des exploitations agricoles.

L’UMP Philippe Goujon s’est notamment inquiété de l’impact de la réforme pénale sur le fonctionnement des forces de sécurité, ce à quoi le ministre a répondu qu’il veillerait à éviter de «nouvelles charges indues», ou des effectifs pour sécuriser les sites des futures salles de shoot.

Par AFP | Publié le 30/10/2014 à 21:37

Source :  www.ledauphine.com

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