SECURITÉ – Bernard Cazeneuve sur le terrain à Méru
PUBLIÉ LE 13/08/2014 Courrier picard
Bernard Cazeneuve était hier, mercredi, en visite dans le sud Oise. Il a déclaré vouloir s’inspirer des actions menées dans la zone de sécurité prioritaire de Méru.
Quand il interrompt ses vacances au Lys de Lamorlaye, ça se voit ! Des dizaines de gendarmes de l’Oise se sont rangées à chaque rond-point, ce mercredi matin, pour faciliter le passage de Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, originaire du département, en visite à Méru.
À vrai dire, les forces de l’ordre ont fait plus qu’assurer la sécurité du patron de la place Beauvau. Tandis que Bernard Cazeneuve était là pour scruter le fonctionnement de la Zone de sécurité prioritaire (ZSP) de Méru-Chambly, les militaires de la gendarmerie campaient le long des principaux axes transversaux du département du nord au sud. Ces axes par lesquels transite une délinquance de plus en plus « mouvante », selon l’expression des gendarmes, pour désigner les déplacements des trafiquants de tout poil.
Méru, une ZSP atypique
Leurs recherches ont porté sur les trafics de voitures en tous genres, « doublette » de plaques d’immatriculation, faux numéros de série, etc. Pour en venir à bout, les gendarmes de la compagnie de Méru n’hésitent plus à faire venir sur place des techniciens de l’identification criminelle, utilisant des révélateurs chimiques, ainsi que leurs mécaniciens les plus expérimentés. « Vous avez ici un laboratoire qui précède ce que je vais annoncer dans quelques semaines au plan national », lance Bernard Cazeneuve. Car parmi les chantiers prioritaires du ministre, figure la lutte contre le trafic des véhicules, dont l’importance est estimée à 500 000 par an. Tandis que s’intensifient les filières illicites vers les pays de l’Est de l’Europe, en particulier pour les pots catalytiques.
Hier matin, la visite du premier flic de France était donc aussi consacrée à la ZSP de Méru-Chambly. Une zone de sécurité prioritaire atypique, avec 16 communes en milieu rural, dont deux « poids lourds », Méru et Chambly, de nombreux axes routiers, une ligne SNCF (Paris-Beauvais) à plusieurs reprises sous tension. La proximité de deux départements franciliens favorise une délinquance « fortement exogène », selon le colonel Boget, commandant le groupement de gendarmerie de l’Oise. Concrètement, les militaires ont pu bénéficier de l’arrivée d’un nouveau peloton de 18 gendarmes mobiles. Au total, la gendarmerie dispose ainsi de 132 militaires, dont l’action est coordonnée par une équipe de 12 hommes composant la Force d’investigation et d’enquête (FIE). Mais la grande nouveauté a consisté à mettre autour d’une même table gendarmes, représentants de la justice, bailleurs sociaux, élus locaux et préfecture. « C’est la juxtaposition de toutes les actions, leur cohérence, qui fait l’efficacité », a indiqué Bernard Cazeneuve, constatant que les cambriolages dans le secteur (l’un des plus convoités par les malfaiteurs) ont diminué de 4 %. « Pour les citoyens, la sécurité c’est l’élucidation immédiate des faits. » Mais les forces de l’ordre ont encore du pain sur la planche. Il s’est produit l’an dernier 3 000 cambriolages dans l’Oise (-18 %) et 2 500 vols de voitures.
P.M.