Un radar mobile et invisible en Corrèze
À bord d’un véhicule banalisé doté d’un radar qui fonctionne même en roulant, les gendarmes peuvent verbaliser tous les grands excès de vitesse, partout, tout le temps.? – Photo Frédéric Lherpinière
Les appels de phare ne servent plus à rien. Grâce au radar roulant en service depuis aujourd’hui, les gendarmes de la Corrèze peuvent flasher les conducteurs en excès de vitesse incognito.
« C’est une merveille technologique », lance fièrement le préfet Bruno Delsol. Une merveille installée à bord d’une voiture banalisée, équipée d’un système infrarouge qui enregistre les excès de vitesse sans flash lumineux. « Ce radar peut aller partout, fonctionne par tous les temps, et contrôle les véhicules dans les deux sens, tout en se fondant dans le flux de la circulation ».
Ce dispositif vient s’ajouter aux 23 radars fixes déjà existants. Et si deux nouveaux boîtiers doivent faire leur apparition cet été, ce chiffre ne devrait plus évoluer ensuite. Toutefois, certains radars changeront de place, pour casser les habitudes des conducteurs vigilants uniquement à l’approche d’un radar.
« On soupçonne une accoutumance aux radars fixes, ils font moins peur. Et on sait qu’en matière de sécurité routière, il faut innover. Les meilleurs résultats en matière de baisse de la mortalité ont été obtenus grâce à l’effet de nouveauté », insiste Bruno Delsol, qui se défend de vouloir faire du chiffre à tout prix et met en garde contre les automobilistes mécontents : « Ne gaspillez pas votre argent en achetant des cartes plus ou moins illégales [pour repérer les radars]. Celui-ci n’est sur aucune carte, et s’il y est répertorié, on peut être sûr qu’il est déjà ailleurs ».
Sept morts sur les routes depuis le 1 er janvier 2014
Le préfet tenait à ce que la gendarmerie dispose du radar roulant avant l’été. « On sait que le mois de juin est un de ceux qui concentre le plus d’accidents ». Les chiffres de la sécurité routière depuis le début de l’année ne sont guère satisfaisants. « Nous avons eu des résultats brillants jusqu’en 2013, mais la situation s’est dégradée. Depuis le 1 er janvier, nous avons connu sept morts sur les routes, contre cinq l’an dernier à la même époque », rappelle le représentant de l’État. Si le nombre d’accidents n’a pas véritablement augmenté, ils se sont révélés plus graves.
Et, en Corrèze, la vitesse reste la première cause d’accident, devant l’alcool.
Jean-Paul Cohade
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